Les rêves les plus fous ne naissent pas toujours de nos chimères intérieures. Quelques-uns restent en suspens puis disparaissent, car jugés inaccessibles.
Le personnage du Vent de l’absolu, le roman de Francis Vallat, n’est pas un rêveur qui aurait songé que, peut-être, il pourrait accomplir ce qui lui est fugitivement passé par la tête. Au contraire, Bertrand, brillant chef d’entreprise et musicien à ses heures, saisit à bras le corps – et l’expression n’est pas trop forte – ce rêve pour le concrétiser, au prix d’exercices les plus exigeants. Ce rêve-là devient défi. Il s’agit d’interpréter,  à l’égal des grands solistes le cinquième concerto de Beethoven : « l’Empereur », celui qui exprime, selon les musicologues, la lutte de l’homme avec son destin, et son triomphe final. 
Bertrand mettra tout en œuvre afin de réussir. Il s’isole dans un blockhaus aménagé en une incroyable villa au sommet des falaises d’Etretat, engage comme professeur un ancien virtuose déchu, victime d’un drame familial. Celui-ci doit le conduire au meilleur.
 Francis Vallat dont c’est le premier roman ne se contente pas de décrire ces leçons de musique, il les décortique, les analyse dans un dialogue ininterrompu. En bon narrateur, il introduit un élément qui, au contraire d’être perturbateur, donnera à Bertrand, un souffle nouveau, à la fois charnel et spirituel. Elle se nomme Aude. Sa personnalité intervient dans ce récit comme un roman dans le roman pour finalement former ce qui fait un grand livre. Le lecteur se laisse emporter par Beethoven, Aude et Bertrand et quelques autres personnages, dans un tourbillon amoureux et musical.

Nous n’en dirons pas plus. Ecoutons aussi La Lettre à Elise.

CF(H) Bertrand GALIMARD FLAVIGNY
20/04/2024

LE VENT DE L’ABSOLU
Francis Vallat
Ouest France

Voir également la recension du CV(H) Gérald BONNIER