Pour mourir, le Monde

Ce livre a reçu le Prix Marine Bravo Zulu 2023 dans la catégorie « Livre ».

Janvier 1627, après une terrible tempête, Fernando, soldat portugais venant de Gao en Inde, naufragé sur les côtes du Médoc, et Marie, jeune fille d’une famille de résiniers de ce coin de France, c’est le bref prologue. Retour en arrière en 1616, puis en brefs chapitres séparés jusqu’au naufrage, les aventures, les navigations et les pérégrinations de ces deux personnages et d’un troisième, Diogo, jeune Brésilien de Bahia. Il s’y ajoute Dom Manuel de Meneses, amiral de la flotte portugaise, Simão, camarade de Fernando, et Ignacio, indien du Brésil, qui accompagne Diogo en Europe.

Le roman navigue donc jusqu’aux premiers jours de 1627, lors du naufrage sur les côtes du Médoc de la flotte portugaise venant d’Inde. Les amis de Bravo Zulu noteront que ce naufrage est raconté dans le livre « Le grand naufrage de l’Armada des Indes sur les côtes d’Arcachon et de Saint-Jean de Luz (1627) » de Francisco Manuel de Melo qui l’a vécu, livre objet de deux recensions Bravo Zulu en 2021.

C’est là, dans les jours qui suivent ce désastre maritime, que les trois héros enfin réunis dans le même lieu, voient leur destinée se conclure. Les récits de mer et celui de la navigation des caraques portugaises vers l’Europe sont bien menés. Celui du naufrage est tout à fait en ligne avec le livre de Melo (qui fait ici une courte apparition à côté de son amiral Dom Meneses).

Le récit de Yan Lespoux, auteur d’un précédent recueil de nouvelles situé sur les côtes du Médoc dont il est originaire, mêle histoires de mer, de navigation et de guerre, manœuvres politiques, pillages, banditisme côtier et un brin d’amour. Il est rempli de la violence qui prévalait aux époques coloniales dans les mouvements vers les autres mondes, mais aussi dans les zones reculées de France comme les côtes du Médoc en ces années-là. Il est parfois cru, parfois un peu moraliste.

Les diverses destinées sont intéressantes et on attend avec impatience de savoir comment va se nouer et se dénouer l’intrigue, ce qui intervient dans les dernières pages, qui sont suivies (si j’ose écrire) d’un « postlogue » ironique…. « Pour mourir, le monde », roman historique bien documenté et somme toute assez pessimiste sur ce monde où l’on meurt, se lit avec plaisir.

LV(H) Bruno LEUBA
08/08/2023

Pour mourir, le Monde
Yan Lespoux
Agullo Éditions

Voir également les récensions du LV(H) Dominique RENIE, du CF(H) Alain M. BRIERE, du CF(H) Philippe BEAUCHESNE et du CC(R) Jean-Pascal DANNAUD

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