KGB

L’auteur de ce très intéressant ouvrage de plus de 400 pages, très documenté,  retrace les activités des services secrets soviétiques en décrivant avec minutie leur rôle et leurs actions pas toujours orthodoxes. Au fil de ces récits c’est toute l’histoire de l’URSS qui défile, de la révolution d’Octobre 1917 à l’écroulement du mur de Berlin.

L’arrivée inattendue de Lénine au pouvoir coïncide avec la création de la Tcheka qui reprend les fonctions et les pratiques brutales de l’Okhrana. Celle-ci, sous les ordres des derniers tsars tentait, par la terreur,  de faire front à la menace révolutionnaire. L’espionnage, le contre-espionnage, la propagande, la désinformation, les mensonges, et autres opérations ‘mouillées’ (cruel euphémisme pour les assassinats sur commande) restent d’usage et feront partie de la panoplie des fonctionnaires du GPU, OGPU, GRU, NKVD, MGB, MVD, KGB et SFB qui succèderont à la Tcheka. En mars 1918, la Tcheka quitte Petrograd (St Petersbourg) pour s’installer à Moscou et plus précisément rue Loubianka de sinistre mémoire. En 1921 elle comptera 280 000 employés chargés de surveiller les opposants de l’intérieur, les frontières, les étrangers de passage et leurs contacts.

Staline remplace Lénine à sa mort en 1924. Le ‘petit père des peuples’ n’aura de cesse d’utiliser ses services secrets pour se maintenir au pouvoir en se débarrassant de ses opposants. L’âge aidant à grandir sa paranoïa, il fera disparaître jusqu’à son propre entourage, purge après purge.

Exit Trotski l’internationaliste tué à coups de piolet au Mexique, exit Menjinski puis Iagoda puis tant d’autres pendant la grande terreur stalinienne et les Procès de Moscou orchestrés par les services secrets. La propagande (agit-prop) et la désinformation battent leur plein. Le Komintern fait recette auprès de l’intelligentsia européenne. Sous couvert de lutte antifasciste les réseaux Münzenberg fonctionnent à plein et les agents soviétiques recrutent : Philby, Burgess et les autres trahissent sans états d’âme. Grace à eux, le retard en matière nucléaire sur les USA est grandement rattrapé. Il est de bon ton de dénoncer la ‘barbarie’ américaine, c’est l’affaire Sacco et Vanzetti puis plus tard celle de Julius et Ethel Rosenberg. Pendant ce temps, Maclean continue à renseigner Moscou depuis son poste au Foreign Office. La CIA est créée en 1947, la guerre des espions gagne alors en puissance. McCarthy, sénateur du Wisconsin lance la chasse aux communistes ou supposés tels, tandis que des défections russes apparaissent. En 1953 Staline meurt des suites d’une beuverie de trop dans sa datcha en compagnie de Beria (à quelques jours d’être fusillé), Malenkov, Boulganine et Kroutchev.

Le KGB est créé en mars 1954 sous la tutelle du Politburo. La ‘destanilisation’ , à la mode,  n’empêche nullement la surveillance accrue de la population soviétique ni les règlements de compte entre membres du même bureau politique. Andropov est le grand modernisateur du KGB et sa lutte contre les ‘inokomysliachtchii’, (ceux qui pensent autrement) s’intensifie malgré les accords d’Helsinki qui théoriquement marquent la fin de la guerre froide en 1975. Les honorables correspondants sont légion dans toutes les ambassades soviétiques. Mitterand se résout à en expulser 47 pour espionnage. C’est l’affaire Farewell qui verra la DST et la CIA travailler pour une fois la main dans la main

Poussé par Andropov qui a remplacé Brejnev, Mikhail Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 avec la Perestroïka (Refondation) et la Glasnost (Transparence) On desserre l’étau tout en combattant les tentatives de miner les fondements du socialisme. C’est le grand écart imposé au KGB et à son patron Vladimir Krioutchkov. Celui-ci, moins souple que ses troupes, sera du putsch manqué d’août 91 visant à débarquer Gorbatchev et dont profitera Eltsine pour s’arroger les pleins pouvoirs Il créera le FSB qui ressemble beaucoup au KGB.

En juillet 1998, Vladimir Poutine est bombardé à la tête du FSB puis devient Premier ministre en 1999.

Mais Omnia m utantur nihil mutat,  le poison continuera à faire des ravages…

Décidément on n’avait qu’une idée floue de ce qui se passait en URSS. Le reste appartient au futur…

CF(H) Alain M. BRIERE
15/04/2021

KGB
La véritable histoire des services secrets soviétiques
Bernard Lecomte
PERRIN

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