1742. Yann de Kermeur, mandaté par le roi Louis XV et le comte de Maurepas, est arrivé à Louisbourg. Son navire est sauf, ses passagers aussi. Mais si c’est une chose que d’atteindre la Nouvelle-France, cela en est une autre de connaître précisément la mission qui vous incombe. Kermeur va de déconvenues en surprises, au côté de son équipage, de la princesse Mali et de Monsieur de Villéon. D’autant que ses ennemis semblent en savoir plus que lui. En France, les complots n’ont de cesse à Versailles et, à Brest, Agnès de Kermellec a bien du mal à se départir de Monsieur de Beaucourt, son infâme prétendant.

Patrice Pellerin, poursuit le second cycle de son œuvre. S’appuyant sur le contexte historique de la Guerre de Succession d’Autriche et de la fin de l’ère Fleury, il continue de tresser son scénario, fait de trois parties entremêlées (L’Epervier – Versailles – Kermellec), et mêle à l’infini affaires d’Etat, conjurations et intrigues amoureuses. Le récit est assez lent, sans doute pour permettre au lecteur de tenter de se retrouver dans un dédale narratif par trop complexe.

Quant au dessin, réaliste et documenté – il s’appuie sur un réseau de spécialistes du XVIII^e siècle, français et canadiens -, il faut reconnaître qu’il est toujours plaisant, que l’on soit amateur d’histoire ou pas.

Pour les amateurs de BD historiques et d’aventures, la sortie d’un tome de L’Épervier est un évènement. La princesse indienne ne fait pas exception. Trois tomes pour installer l’intrigue, restent trois tomes à venir pour clore la saga. Gageons que le rythme de l’histoire gagnera en action et que l’écheveau de l’intrigue romanesque se dénouera enfin.

CC(R) Jean-Pascal DANNAUD
05/11/2020

Patrice Pellerin
L’Epervier, tome 10, La princesse indienne
Soleil, collection Quadrants, août 2020