Bougainville

Une vie d’aventures, longue pour l’époque – 82 ans – malgré l’exposition constante aux dangers sur terre comme sur mer que celle de Louis Antoine de Bougainville. Une vie à rebondissements aussi, à travers plusieurs régimes à cheval sur le XVIII° siècle finissant et le XIX° siècle débutant :

Monarchie de droit divin, République, Terreur qui faillit lui coûter la tête puis Consulat, Empire, dont le souverain, Napoléon, le fit Comte. Aventurier mais également savant, Bougainville publia, âgé de moins de 30 ans, un traité de mathématiques qui lui valut d’être admis, alors qu’il faisait partie d’une délégation diplomatique à Londres, à l’Académie royale britannique. Né parisien, dans une famille de moyenne noblesse, Louis Antoine, bénéficia des relations familiales jusqu’au plus proches du Roi, en la personne de la Marquise de Pompadour. Mousquetaire du Roi puis officier d’infanterie, le voici au Canada où il s’illustre avec les supplétifs iroquois avec lesquels il pratique la guérilla contre colons et troupes anglaises et développe son sens de l’ethnographie.

Les allers et retours vers le Canada lui firent découvrir la mer et la navigation, notamment auprès d’un corsaire qui devint son second lors de sa circumnavigation. A l’instar des Lapérouse, des Cook, Bougainville était un véritable gentilhomme de l’époque des « Lumières » qui firent faire avancer les connaissances humaines à pas de géant, notamment en géographie. Ainsi qu’il le disait lui-même « Serait-on citoyen si l’on ne préférait la satisfaction d’être utile à l’honneur d’être admiré ? ». Ayant transformé son brevet de colonel en grade de capitaine de vaisseau (ce qui lui valut le dédain d’une grande partie du corps des officiers de Marine) le voici créant un établissement français aux îles Malouines…qu’il devra ensuite remettre aux Espagnols sur ordre royal, peu avant leur occupation par les Anglais.

Son fameux voyage d’exploration scientifique à la recherche du continent austral, rapporté dans son « Voyage autour du monde » précéda sa participation glorieuse à la bataille de Chesapeake qui permit la chute de Yorktown et matérialisa l’indépendance des jeunes États-Unis d’Amérique. Il n’eut pas le temps de voir se réaliser son projet d’une expédition vers le pôle Nord et le passage du Nord-Ouest, il dirigea, peu de temps avant sa mort, la commission chargée d’étudier l’intérêt, pour la marine de guerre, du premier sous-marin de l’histoire… et, bien sûr, il donna son nom à la fleur violette du bougainvillier. Parmi ses quatre fils, Hyacinthe, suivit dans ses pas, participant à une expédition antarctique.  L’auteur, spécialiste de Bougainville sur lequel il a publié au moins un autre ouvrage (Bougainville, l’histoire secrète) nous livre ici un survol assez rapide puisqu’il est édité en version bilingue de chapitres alternés en français puis traduction anglaise : les 148 pages de ce livre se partagent en un tiers de textes français, un tiers de textes anglais et un tiers d’illustrations. Le choix de reliure et de matériaux de l’éditeur rend la lecture matériellement un tant soit peu difficile.

CF(H) JM CHOFFEL
07/11/2020

Bougainville 
Dominique Le Brun
Taillandier

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