La Motte-Picquet (1720-1791) Héros de la guerre d’Indépendance

Le marquis de Bouillé fut gouverneur des Iles du vent de l’Amérique de 1777 à 1783. La rédaction de ses mémoires – remarquablement éditées par Philippe Henrat en 2015 – l’amena à formuler plusieurs propositions et jugements, pertinents, sur la Marine et quelques portraits, sans complaisance excessive, de ses chefs.

Celui qu’il fit de Jean Toussaint Guillaume de La Motte-Picquet (1720-1791) n’en a que plus de valeur : « C’est le seul des amiraux français que j’ai vu dans ces mers qui ait su commander et se faire obéir… Je l’estime un des meilleurs officiers de la marine du Roi par l’audace et la fermeté de son caractère jointes à des connaissances et un esprit très fin et très délié… ».

L’excellent ouvrage – minutieusement documenté – rédigé par le Docteur Alain Gaillard conforte ce jugement et comble aujourd’hui une lacune, car, de tous les grands marins de la Guerre d’indépendance américaine : Suffren, De Grasse, Guichen, d’Estaing, Du Chaffault et Ternay, seul La Motte-Picquet n’avait pas encore trouvé de biographe.  

Il n’a pas laissé de récit sur sa vie, hormis deux petits mémoires détaillant ses différentes campagnes. En s’appuyant sur les documents de l’époque et la correspondance personnelle des protagonistes – Il était en effet d’usage sous l’ancien régime, pour un officier exerçant un commandement, de rendre compte au ministre du déroulement de sa campagne – l’auteur reconstitue cette longue carrière qui se déroule sur près de cinquante ans : La Motte-Picquet effectue 28 campagnes au cours desquelles il traverse la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), la guerre de Sept ans (1756-1763) et la guerre d’Indépendance américaine (1778-1783). Le récit des aléas rencontrés, des difficultés affrontées et des combats livrés, tel qu’on le formulait à l’époque, est passionnant à lire.

De cet ensemble de documents, rédigés dans le meilleur style du siècle des lumières, ressort aussi le portrait d’un homme passionné par son métier et soucieux de ses subordonnés, n’hésitant pas à recommander à la bienveillance des autorités certains officiers mariniers méritants – nommément désignés – et leurs familles.

Une existence bien remplie, en somme, telle que la résume, en conclusion de cette chronique, l’élégant quatrain, d’époque, que voici  :

Marin dès ta première aurore
Guerrier cher même à ses rivaux
La France sait ce que tu vaux
Et l’Angleterre mieux encore.

CF(H) Jean-Paul Billot
Président, comité du prix littéraire de l’ACORAM
09/04/2019

La Motte-Picquet (1720-1791)
Héros de la guerre d’Indépendance
Alain Gaillard
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