Lao Wai, tome 2, La bataille de Dagu

1860. François Montagne, qui à la fin du tome précédent découvrait le trafic d’opium du sergent Marais et se jetait dans les eaux entourant Shanghaï pour échapper au tir de ce dernier, est recueilli par un vieux pêcheur. Guéri, il retourne en ville. Il y fait brièvement connaissance avec Valentine Préau, journaliste pour Le Siècle, lorsque Marais surgit, l’obligeant à s’enfuir. Il se réfugie chez Jia Li, la veuve d’un diplomate français dont il est épris, afin que celle-ci l’introduise auprès du général Cousin-Montauban. Montagne est réintégré, juste avant que la guerre ne commence. Les armées anglaises et françaises se rapprochent de Pékin…

Ce deuxième tome, bien moins maritime que le précédent, se concentre, pour sa partie historique, sur la prise des forts de Taku par voie de terre, le 21 août 1860. Cette bataille de la Seconde Guerre de l’Opium conduisit les troupes du général Sengge Rinchen à se retirer et ouvrit la voie vers Pékin à la coalition européenne.

L’histoire entremêle les faits historiques et les aventures du personnage central, chez qui les illusions font désormais place aux désillusions. Avec Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, l’alternance des plans personnels et plus généraux confère son rythme au scénario. L’arrivée de nouveaux personnages donne de l’étoffe à l’ensemble. François Montagne est tiraillé entre son attirance pour la mystérieuse Jia-Li, la vérité sur les motifs du conflit qu’il veut dévoiler à la belle Valentine Préaux, son addiction à l’opium, son amitié avec Jacques, sa détestation de Marais… Quant à la guerre, elle est complexe, sanglante et menée par des hommes aussi habiles à la mener qu’à bâtir leur propre gloire.

Le trait précis et détaillé de Xavier Besse, allié à sa grande connaissance de la Chine (il a travaillé au Musée Guimet), donne une belle ouverture sur cette civilisation ancienne et subtile. Ses atmosphères sont profondes et chaudes. Et son dessin expressif sait rendre les désordres intimes, la beauté des femmes et l’horreur du conflit. Quant au découpage dynamique et au cadrage, ils contribuent pleinement à l’action.

 Deuxième album de la série, Lao Wai offre une aventure exotique, où l’héroïsme côtoie la noirceur. Les auteurs y posent de nouvelles bases, qui permettent « d’en garder sous le pied » pour le prochain tome. On attend celui-ci avec impatience.

 

CC(R) Jean-Pascal DANNAUD
01/04/2018

 

Lao Wai, tome 2, La bataille de Dagu
Alcante, Laurent-Frédéric Bollée, Xavier Besse
Glénat

Voir la recension du tome 1 qui a reçu le Prix BZ 2017 catégorie Bande-dessinée

mots-clés :

Nous contacter

Prix Marine Bravo Zulu
ACORAM

Ecole Militaire, Case D

1 Place Joffre

75700 PARIS SP 07

Email:

Log in