La Saga des Vikings

Les Vikings ont laissé dans l’histoire une trace faite de fascination et d’incompréhension.

Comment, pendant près de 3 siècles, de 793 à 1066, expliquer l’épouvante qu’ils ont suscitée à travers l’occident christianisé dominé par les Francs ? Les historiens, majoritairement, l’attribuent à une fièvre pillarde païenne mais n’y voient guère de mouvement organisé malgré sa durée et ne leur reconnaissent que la création du Duché de Normandie, arraché par Rollon (devenu, converti au christianisme, Robert) au faible roi carolingien Charles II le Simple.

Bien sûr, hormis les « Sagas », les Hommes du Nord n’ont pas laissé d’écrits susceptibles de nous éclairer. Même si, Danois ou Norvégiens ont fondé de nombreuses colonies et établissements commerciaux dans les îles britanniques, sur les côtes de France et d’Espagne, en Islande, au Groenland, avec des incursions au-delà de l’Atlantique maintenant avérées, même si leurs cousins suédois ont émigré jusqu’à Byzance, fondant au passage ce qui deviendrait la Russie !

Joël Supéry, historien amateur, s’est étonné du peu d’intérêt porté par « l’establishment » académique à une aventure multiséculaire qui devait avoir d’autres motivations que les raids et razzias qui ont frappé la mémoire moyenâgeuse. Passionné de cartographie, de navigation, l’auteur s’est attaché aussi, depuis plus de 15 ans, à comprendre cette aventure viking. Le manque de traces écrites l’ont fait s’intéresser particulièrement aux toponymes pour suivre les entreprises de ces Norse Men, contraints à la diaspora par leur « royaume confiné de Norvège ».

Il a ainsi constaté que le contrôle progressif des embouchures de la Frise à l’Espagne participait d’un plan d’accès à la Méditerranée et que, plus que la récupération de quelques ciboires et ornements sacerdotaux dans le pillage de monastères, c’était le commerce des esclaves vers l’Emirat de Cordoue, principal client de ce trafic, qui fit leur fortune, à la suite du même « commerce » pratiqué par les Carolingiens depuis Charlemagne qui concernait les prisonniers païens saxons. Pour pouvoir continuer une traite désormais interdite par le Pape aux chrétiens, les Vikings retardèrent leur conversion jusqu’au jour où les Arabes d’Espagne se tournèrent vers le continent africain pour assouvir leur boulimie esclavagiste.

L’occupation de la Gascogne par les Vikings permettait aux hommes du Nord de contrôler l’isthme entre Atlantique et Méditerranée. Les chasseurs de baleines de Biarritz n’ont, pour Supéry, rien de basque à l’origine mais leurs techniques sont d’origine viking. La fin de la traite vers l’Espagne amena la chute de la Gascogne des hommes du nord, plus importante pour leurs entreprises politico-commerciales que la Normandie. La prise de pouvoir des seigneurs gascons qui s’ensuivit s’accompagna de la survivance de blonds aux yeux bleus, désormais christianisés, en plusieurs lieux de la région, désignés de façon erronée comme des Goths (l’empire Wisigoth s’étendait plus à l’est, en Septimanie et n’existait plus depuis l’an 512 de notre ère) ou de « Cagots », dont le Sire d’Albret, Henri III de Navarre, futur Henri IV se disait avoir du sang dans les veines.

L’establishment académique des historiens et chercheurs officiels balaye les thèses de Joël Supéry d’un revers de manche mais n’offre aucune critique constructive de ses thèses, assez convaincantes.

A lire…

CF(H) JM CHOFFEL
30/03/2018

 

La Saga des Vikings
Joël Supéry
Editions Autrement

 

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