A bord du Charles De Gaulle

Ce livre a reçu le Prix Marine Bravo Zulu 2018 dans la catégorie « Beaux Livres ».

Le 18 novembre 2015, une semaine après les attentats de Paris, le Charles de Gaulle partait en mission vers le golfe arabo-persique. Lors de la présentation de ce livre à la mairie de Paris, le 14 décembre dernier, la lettre envoyée alors par l’équipage à sa ville marraine a été rappelée, avec des mots justes.

Les hommes et les femmes du Charles de Gaulle sont au centre de l’ouvrage qu’ont réalisé Benjamin Decoin et Cyril Hofstein. Beaucoup de livres ont été publiés sur ce bâtiment – mythique – mais il est permis de penser que c’est la première fois qu’eux-mêmes sont montrés avec autant de justesse et d’humanité et que ce livre restera le témoignage de ce qu’ils sont.

Aux prises avec un univers technologique écrasant, leur rythme n’offre pas de répit. Le travail de chacun le rend indispensable à tous les autres. Les responsabilités, quel qu’en soit le niveau, sont impressionnantes. La tension est permanente, depuis le quart à la passerelle jusqu’aux moments passés au carré.

Dans les photos, les portraits, les attitudes, tout cela est perceptible, surtout dans les regards.

  • Ceux du commandant et de ses adjoints, à la passerelle.

  • Celui de Béatrice, de l’équipe du pont d’envol, qui vérifie le bon déploiement des crosses, au moment de l’appontage,

  • Celui de Laurence, de la 4F, Lieutenant de vaisseau, sortie du rang, une des premières femmes à avoir été catapultée.

  • Celui d’ Amandine, de l’atelier moteur, inspectant l’intérieur du réacteur d’un Rafale Marine

  • Celui de l’aumonier – capitaine d’âmes – et celui du maître principal – capitaine d’armes – complices dans leur veille sur le moral de l’équipage

  • Et tous les autres, dans leur environnement de métal, de risques et de vent.

Tous seraient à citer, car tous leurs visages méritent d’être vus.

Le texte de Cyril Hofstein, fluide, précis et documenté nous fait partager la vie de quartier du bâtiment. Ses encarts – avec ce qu’il faut de données techniques et chiffrées – sont fort bienvenus, même pour les initiés. On y apprend, entre autres, le nom des trois brins d’arrêt : Athéna, Aphrodite et Andromède et celui de Poséidon, la seule passerelle à ciel ouvert du bâtiment. C’est l’unique endroit où ceux qui ne travaillent pas sur le pont d’envol peuvent voir la lumière du jour, côtoyer d’autres fonctions et diminuer leur stress.

Les embarquements sont longs, le rythme des opérations limite le nombre des escales. L’esprit de famille qui résulte de cette vie, sans beaucoup d’intimité, mais où chacun peut mesurer son utilité, est cependant incomparable.

C’est ce que démontre ce livre, remarquable.

CF(H) Jean-Paul BILLOT
Président, comité du prix littéraire ACORAM
05/02/2018

A bord du Charles De Gaulle
Photographies Benjamin Decoin
Texte Cyril Hofstein
E/P/A – 35 €

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