Christophe Colomb vu par un marin

Ce livre a reçu le Prix Marine Bravo Zulu 2017 dans la catégorie « Mention spéciale Beaux Livres ».

Christophe Colomb est né en 1451 sur le territoire de la république de Gênes et mort le 20 mai 1506 à Valladolid en Espagne. Il a laissé de nombreux souvenirs de ses pérégrinations. A Séville par exemple, les Archives générales des Indes rassemblent lettres et comptes rendus adressés à la cour par les découvreurs et conquérants des Indes occidentales.  Dans l’Alcazar, l’un des personnages abrités sous le manteau de la Vierge des navigateurs serait Colomb lui-même. Dans la cathédrale se dresse le théâtral tombeau de l’amiral. Mais celui-ci ne date que de 1898 et il n’est pas sûr que les restes qu’il abrite soient les siens. A l’angle des jardins, se trouve la Bibliothèque Colombine, créée par son fils Fernando (ou Hernando). Celui-ci diplomate et proche de Charles Quint avait amassé dessins et livres précieux, notamment ceux hérités de son père, dont certains sont annotés de la propre main de l’amiral.

Très tôt la personnalité et les actions de Christophe Colomb furent contestées. C’est enchainé qu’il fut rapatrié en Espagne à l’issue de son troisième voyage, mais il fut libéré par les Rois Catholiques, Isabelle et Ferdinand. Ensuite les avantages accordés s’avérèrent exorbitants lorsque l’on prit conscience de l’immensité de ses découvertes, le roi n’entendant alors nullement restituer à l’amiral les prérogatives financières et gouvernementales concédées. Les descendants de Christophe Colomb soutinrent des procès durant plusieurs générations pour maintenir l’héritage.

Dans son ouvrage paru en 1928, le Commandant Charcot fait une analyse exhaustive de tous les indices et évènements dont il a eu connaissance. Rien n’échappe à sa logique et à sa sensibilité de marin.

Il s’intéresse bien sûr au personnage de Christophe Colomb et à l’organisation de son entreprise, à son rôle et à son comportement de chef d’expédition. Mais il s’intéresse aussi aux équipages et à leurs conditions de vie, aux connaissances de l’époque en matière de géographie, de navigation, de météo, de construction navale.

Il a puisé ses informations aux meilleures sources contemporaines de la découverte du nouveau monde : Barthélémy de Las Casas, Pietro Martire d’Anghiera, Chanca de Séville, Fernando Colomb, le fils de l’amiral qui, adolescent, participa au quatrième voyage et écrivit plus tard la vie de son père. Enfin il a consulté les nombreuses études des historiens contemporains.

Les conclusions du Commandant Charcot sont sans ambiguïté :

« Quant à nous, nous sommes de plus en plus convaincus, en tant que gros public, que Colomb voulait chercher l’Orient par l’Occident et passer par la voie de l’Ouest à la terre où naissent les épiceries et en tant que marin, qu’il avait admirablement préparé son expédition ».

« Colomb était un marin, un explorateur, un idéaliste, et le rêve qu’il poursuivait domina tout. Sa vie avant 1492 semble le prouver, sa vie après 1493 l’affirme ; la recherche de l’or n’est pour lui qu’un tremplin, qu’un moyen de poursuivre son œuvre ».

Un grand merci aux éditions Paulsen pour avoir réédité ce texte de très grande qualité, qui restitue la dimension maritime dans le récit de la vie et de l’œuvre de Christophe Colomb.

CV(H) Gérald BONNIER
05/12/2017

Christophe Colomb vu par un marin
Jean-Baptiste Charcot
Editions Paulsen – Paris 2017

Voir également la recension du CF(H) Jean-Paul BILLOT

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