Une vie d’Arpète – Les p’tits gars de Saint-Mandrier

Terrien de la Drome, Pascal Dupont intègre en septembre 1971 l’Ecole des Apprentis Mécaniciens – les arpètes – de la Marine Nationale. Dans son ouvrage, très vivant, il relate par la saisie sur le vif de situations marquantes, ses 5 années d’engagement.

Tout commence à 16 ans par un CAP d’ajusteur. Du bloc strié à l’assemblage d’angle, les exercices  se succèdent et ce sont toujours les mêmes cauchemars : « bien sûr j’avais mangé les cotes, scié de travers, percé à coté, avalé les équerrages, limé comme un forcené, dépassé le temps alloué… ».

Mais l’apprentissage de nos jeunes arpètes s’étend bien plus loin que celui de l’ajustage : « cette école des arpètes, c’était avant tout l’apprentissage de la vie. Avec le recul, je la perçois comme une branche solide, au sortir du nid et ces gradés tout autour nous enseignaient comment voleter ».

Le monde est méchant, le monde est sans cœur, le monde est cruel : « Thibert il se faisait  péter la gueule ».  Souffre-douleur des anciens, jusqu’à la cérémonie annuelle de l’Ecole, où il apparait en tambour major rayonnant en tête du défilé ! Désormais toute la chambrée est derrière lui et il ne sera plus agressé.

Des situations qui lui paraissent terribles et ubuesques, il en vivra d’autres dans cette école, avec le surveillant de permanence, en s’endormant pendant son quart de chambrée, sur le parcours du combattant lors des punitions générales, ou en exigeant le mot de passe du Pacha de l’école un soir de garde.

Enfin en janvier 1973, Pascal Dupont embarque sur le La Bourdonnais, un escorteur d’escadre, numéro de coque D634. Affecté à la chaufferie arrière, notre matelot mécanicien, est responsable de la bonne alimentation en mazout des bruleurs et surveille la TPM – Turbo Pompe à Mazout.

Et c’est un autre apprentissage de la vie, bien plus concret celui-là. Les relations avec les quartiers maitres chefs, les « choufs » et les seconds maitres, incomparables pour le réglage de la Machine, moins à l’aise dans les relations hiérarchiques. Apprentissage de la mer et du gros temps, apprentissage des drames qui s’y jouent.

De tous ces souvenirs de navigation reste le sillage « large comme une autoroute à six voies » des jours d’essais de vitesse à PMP – Puissance Maximum Permise. « J’étais fier. Rien ne pouvait  nous arrêter ; c’était une démonstration de puissance, de force, d’orgueil et d’impunité sereine. A un moment ou à un autre, du Pacha jusqu’au matelot, l’appelé, celui sans spécialité, tout le monde était contemplatif devant les prouesses de notre bateau ». Et après cette description qui ravive les souvenirs de ceux qui ont vécu ces situations, Pascal Dupont conclu « Aujourd’hui encore, comme une cicatrice tenace et bienveillante, le sillage ne s’est pas refermé… ».

 

CV(H) Gérald BONNIER
05/06/2017

 

Une vie d’Arpète – Les p’tits gars de Saint-Mandrier
Pascal Dupont
Editions de l’Ancre de Marine.

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