Ce beau livre relate la dernière expédition en Antarctique de la Russie à laquelle l’auteur s’est joint.

Au fil des pages, le sens du terme expédition est bien rendu. En effet, ce voyage, tout sauf facile,  se révèle passionnant. L’auteur, qui ne manque pas de talent pour faire tanguer le brise-glace Akademik Fedorov au passage des quarantièmes rugissants, maîtrise parfaitement l’art de la métaphore qu’il utilise souvent avec humour.

Ce livre plaira en particulier aux passionnés d’histoire contemporaine car la conquête soviétique du continent blanc y tient une place de maître. Pointe alors une certaine nostalgie non pas à l’égard de la disparition de l’U.R.S.S. en tant que telle mais à l’égard du gâchis que son effondrement a causé aux « polyarniks », ces russes qui participent aux expéditions polaires.

L’auteur nous invite alors à une pérégrination sur les bases russes où le froid polaire a au sens propre glacifié la débâcle soviétique. Le lecteur déambule entre des avions et des véhicules à chenilles hors d’âge qui donnent la sensation d’un gigantesque musée à ciel ouvert.

Si la Russie d’aujourd’hui reprend peu à peu pied sur ses bases, dont le signe le plus tangible est le remplacement des bustes de Staline par des icônes religieuses, il est certain qu’elle ne s’est toujours pas remise de cette Bérézina.

Une critique pouvant être émise est le caractère parfois décousu du récit qui semble résulter de la rédaction de ce récit à partir d’un cahier de notes, ce qui – par ailleurs –  ajoute à son authenticité.

EV2(R) Cyril ROLLET
22/05/2017

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Paulsen