L’engagement de l’aviation embarquée en Indochine (1947-1954)

couvertureaeroindoCe passionnant album a pour sous-titre Le renouveau de la Marine française à l’épreuve du conflit indochinois. L’auteur, membre de l’ARDHAN, a utilisé sa thèse de doctorat en histoire contemporaine obtenue en Sorbonne après trente-cinq années passées dans le monde aéronautique.

Par l’expérience acquise de la période indochinoise, la Marine aboutit à la création des forces d’action navale modernes, que nous connaissons depuis le Clemenceau et le Foch.

Les premières pages sont consacrées aux débuts de l’aviation embarquée, en précisant sa spécificité, et à l’apparition des premiers porte-avions. Est soulignée aussi le rôle secondaire (reconnaissance, usure et immobilisation de l’ennemi) que les principales marines affectaient à l’aéronautique navale. Seul le Japon a saisi très vite son rôle stratégique, rôle qu’il utilisera dès le conflit avec la Chine.

Cette partie survole également le changement complet de stratégie que les marines américaines et anglaises vont devoir opérer au cours du second conflit mondial, et que la Marine française ne pourra  envisager qu’en janvier 1944. Et ce ne sera donc qu’en septembre 1946 que réapparaitra notre aviation embarquée.

Pour mieux comprendre l’intervention de l’aviation embarquée en Indochine, l’auteur rappelle les origines et les débuts du conflit indochinois. Et il en vient à la première série de campagnes 1947-1949.

La première consistant en un transport d’avions pour l’armée de l’air est demandée par l’Etat-Major de la Défense nationale. La Marine nationale en profite pour embarquer sur le Dixmude la flottille 3F avec 9 SBD Dauntless, qui vont effectuer, en mars et avril 1947 les premières missions de guerre à partir d’un porte-avions en mer.

La deuxième campagne du Dixmude armé par les 9 SBD de la 4F va durer 5 mois de novembre 1947 à avril 1948, et sera menée à partir de bases terrestres en raison de la faible vitesse du Dixmude qui limite considérablement l’opérabilité des avions.

Ce sera ensuite, menée cette fois par l’Arromanches qui quitte Toulon le 30 octobre 1948, la troisième et dernière campagne avec du matériel ancien, mais qui sera riche d’enseignement.

L’aviation embarquée est mise en sommeil en raison du manque d’avions, jusqu’en 1950-1951 qui voit la livraison par les USA de matériel plus performant : F6F Hellcat, SB2C Helldiver, TBM Avenger, qui avaient fait merveille dans le Pacifique et, en 1952, des F4U7 Corsair neufs.

Trois campagnes vont se succéder d’août 1951 à septembre 1954 avec les PA Arromanches, La Fayette et Bois-Belleau, avec Dien Bien Phu en point d’orgue (si bien conté par le VAE Klotz dans Enfer au Paradis).

Dans la quatrième partie « L’impact sur le renouveau de la Marine », l’auteur analyse l’épopée indochinoise pour aborder le nouveau rôle de l’aviation embarquée, ses besoins, l’obtention de deux PA, la recherche d’un avion de chasse embarquée à réaction et l’arrivée de l’Etendard IV.

C’est donc une source d’informations particulièrement riche qui est proposée, complétée par une iconographie très attachante de photographies, cartes, dessins d’avions etc… A noter que l’aspect humain n’est pas absent, avec de nombreuses photographies de pilotes, de commandants de flottilles, et d’amiraux artisans de ce renouveau. Album de qualité qui manquait.

CF(H) François Tesson
22/09/2016

 

Jacques ALHERITIERE
313 pages
ARDHAN
35€

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