Septembre 1914. Embarqués clandestinement à bord d’un cargo en partance pour le Canada, Omer Desmet et son ami Louis de Meester fuient les bombardements d’Anvers. A la suite d’une mutinerie, le navire est dérouté, via le canal de Panama, sur le Pacifique où il est torpillé par un U-boot. Quelques naufragés survivants se retrouvent sur une île déserte. Jusqu’au jour où des cannibales accostent avec trois prisonniers polynésiens. Parmi eux, la belle Maeva. La destinée d’Omer va-t-elle se forger sur ces terres antipodes ?

Le Roi de Huka-Huka prend la suite – et le contrepied narratif – du précédent opus de la série Ennemis de sang, tout en restant ancré dans l’évocation littéraire du XIXe siècle. Drame familial sur fonds de houillères belges, le tome 1, intitulé Les moissons funestes, rappelait Zola et le mouvement réaliste par son atmosphère sombre et accablante. Ce deuxième tome s’inspire des romans d’aventures de Stevenson, mêlant histoire de contrebande, navigations hasardeuses, guerre entre tribus indigènes, vahinés belles et sensibles auxquelles l’homme blanc ne peut que succomber…

La mise en couleur y gagne en bleu outremer et en vert paradis, pour illustrer la réalité quotidienne, sans pour autant abandonner les tons pastels qui hantent les mauvais rêves d’Omer. Ce jeu de lumières accompagne bien une histoire plaisante, quoique sans grande surprise, et un trait fin de facture assez classique.

Une bande dessinée rafraîchissante réalisée en tandem par François Carin (le père) pour le scenario et un peu de dessin et David Caryn (le fils) pour la partie graphique et la couleur. Une association qui est déjà une belle aventure en soi.

CC(R) Jean-Pascal DANNAUD
10/04/2016 

Francis Carin et David Caryn
Ennemis de sang, tome 2, Le Roi de Huka-Huka
Mars 2016
Glénat