Sabre sur la Corée

Pour celui dont les aventures de « Buck Danny » ont bercé l‘enfance et l’adolescence, l’exercice est périlleux : le lecteur va-t-il retrouver les mêmes émotions qu’en ouvrant son numéro hebdomadaire de « Spirou » dans les années cinquante ?

En d’autres termes, la madeleine de Proust va-t-elle fonctionner ?

Tout y est : le graphisme et les couleurs, un peu rétro, les termes techniques (trop c’est trop), les avions omniprésents (idem), les bulles proustiennes et les personnages, parmi lesquels les méchants ont vraiment l’air de méchants, ce qui est pratique pour les identifier.

Le problème est que le lecteur a pris quelques années, lui aussi et quelques couches de peinture. Retrouver sa candeur de l’époque n’est pas évident pour lui.

Il doit donc faire son retour en arrière personnel et voler au dessus des années écoulées.

Une fois l’exercice effectué et l’état d’esprit de l’époque recréé, les émotions et le plaisir reviennent et même les invraisemblances du scénario ne choquent plus.

Si, quand même : navaliser un F86 Sabre, crosse d’appontage inclue avec les moyens du bord d’un porte-avions où l’appareil s’est crashé, c’est peut-être pousser le bouchon un peu loin…

Les naïvetés du comportement de l’ineffable Sony Tucson trouvent grâce aux yeux du lecteur, ancien, gagné par l’indulgence.

Mais quand on a gardé une âme d’enfant, tout cela passe très bien …

Donc, si vous avez envie de faire une cure de jouvence – non remboursée par la sécurité sociale – lisez « Sabre sur la Corée ». L’effet est garanti : quelques années (rires) vont tomber de vos épaules.

CF (h) Jean-Paul Billot

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