Archéologie sous-marine. Pratiques, patrimoine, médiations.

Cet ouvrage constitue les Actes du colloque « Archéologie sous-marine et patrimoine » qui s’est tenu à Lorient en 2009. Il vise à dresser l’état des lieux de trente années de fouilles et à apporter des éléments de réflexion sur les grandes problématiques qui les accompagnent : cadre juridique, financement, organisation.

Le colloque de Lorient, premier en France depuis plus de quarante ans, rassembla de grands spécialistes mondiaux de l’archéologie sous-marine. Mais il permit surtout des échanges entre archéologues, historiens, conservateurs de musées et spécialistes du patrimoine.

On notera l’extrême diversité des chantiers de fouilles. Epaves antiques, médiévales, modernes et contemporaines gisent depuis l’estran jusqu’aux abysses. Les conditions et les techniques de fouille, ainsi que les modes de financement peuvent aussi être très différents. La comparaison entre un chantier archéologique en baie de Saint-Malo et celui de La Belle, bâtiment de Cavelier de la Salle au Texas, est frappante.

Une épave livre des données matérielles sur la construction et la cargaison d’un bâtiment. Ces données alimentent des études d’architecture navale et des analyses pour déterminer la composition et la provenance de divers matériaux et mobiliers. C’est aussi un point de rencontre avec l’histoire maritime. Histoire de la navigation et des naufrages, des routes maritimes et des échanges commerciaux, de la guerre sur et sous la mer, des gens de mer. La complémentarité entre archives, musées et archéologie permet de construire les savoirs.

La protection juridique du patrimoine immergé est complexe. En premier lieu la question de la propriété des épaves. Droit romain (le propriétaire conserve ses droits sur le navire après le naufrage) et droit anglo-saxon (les découvreurs d’une épave ont des droits réels sur l’objet) s’affrontent. Au niveau international, les accords de Montego Bay et la Convention de l’UNESCO ne protègent qu’imparfaitement le patrimoine sous-marin. La législation française est à la fois une des plus anciennes et des plus « touffues », résultant de la juxtaposition de diverses dispositions, depuis le droit romain jusqu’à l’époque moderne. Cette complexité juridique créé des espaces de non droit où fleurissent pillage et destruction d’épaves, souvent à des fins commerciales. Certaines sociétés en ont fait leur spécialité.

Enfin, il ne faut pas oublier le rôle des médias, des expositions et de la littérature pour transmettre la connaissance de cette histoire maritime au grand public. Loin de la chasse au trésor, version pervertie et concurrente de l’archéologie sous-marine dans l’imaginaire, les grandes expositions comme « On a retrouvé le San Diego » en 1995 à Paris, « La Mer pour mémoire », itinérante entre 2005 et 2009 sur huit sites muséographiques, « Le Mystère Lapérouse» au Musée de la Marine à Paris en 2008, « La soie et le canon, France & Chine 1700 -1860 » en 2010 à Nantes ont mis à la portée du grand public les grandes aventures maritimes qui ont façonné notre histoire. Aventures que le roman historique contribue également à faire connaître, comme le font si bien Irène Frain, avec Les naufragés de l’Ile Tromelin, ou plus récemment Alexandra Lapierre, avec Je te vois reine des quatre parties du monde , qui relate la vie de Doña Isabel Barreto, contemporaine des conquistadors, qui à la tête de l’Armada sillonna le Pacifique à la recherche des îles Salomon et de l’Australie.

Cet ouvrage répond à merveille aux statuts de l’ACORAM, dont un des buts est de « promouvoir l’esprit de Défense et la Connaissance du monde de la mer ».

CV(H) Gérald BONNIER
Président de l’ACORAM

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