Le capitaine de vaisseau Marzin commandait le Richelieu lors des événements de Dakar, en septembre 1940.

La résistance tenace, opposée – en particulier par son bâtiment – à l’attaque des forces franco-britanniques lors de ce combat, fit échouer l’opération « Menace ». L’Afrique Occidentale Française ne rallia le camp des Alliés qu’en décembre 1942, après le débarquement anglo-américain d’Afrique du Nord.

Promu contre-amiral, Paul Marzin fut appelé en 1941 par l’amiral Darlan à l’amirauté de Vichy pour y remplir le poste de sous-chef d’état-major.

Profondément opposé à la tendance collaborationniste, il mit toute son intelligence et ses capacités de négociateur à faire échouer les projets allemands.

Il avait préconisé le départ de la flotte de Toulon. Comprenant qu’il ne pouvait plus jouer aucun rôle, il démissionna de son poste le 19 novembre 1942, peu de jours avant le sabordage.

Souhaitant rejoindre Alger, il prit contact avec la Résistance, mais compte tenu de l’enchaînement – ce terme n’est pas anodin – des événements depuis 1940, il n’était pas persona grata outre-Méditerranée…

Il ne fut jamais réintégré dans la Marine.

Dans ses Mémoires, poignants, publiés par sa fille, on trouve, comme l’écrit l’amiral Lanxade dans sa préface, « outre une relation objective des faits, un éclairage sur le comportement de ceux qui assumaient alors les plus hautes responsabilités militaires et civiles lorsqu’ils furent confrontés à une situation extraordinaire à laquelle ils n’étaient pas préparés ».

« Obéir ? » ou quand le devoir est remis en question… On mesure combien difficiles étaient les choix qui se sont présentés lors de cette triste période de notre histoire. Beaucoup ont alors été trompés par ceux à qui, en toute honnêteté, ils avaient prêté serment, et ont été les victimes de leur propre droiture.