Remarquable ouvrage, qui nous invite à bord du « Marion Dufresne » pour une croisière dans les frontières extrêmes de la planète.

Qui ne connaît ce navire légendaire, armé par la CMA-CGM, à la fois paquebot, cargo et navire d’exploration, qui ravitaille, dans les quarantièmes rugissants, les terres Australes et Antarctiques françaises ?

Quatre chapitres pour décliner sa présentation : « Le navire du bout du monde », « Les coursives », « Le marathon austral », « Ceux du Marion ». Une mise en page, particulièrement heureuse, enrichie de quatre albums de très belles photos : « Navigation », « Paysages », « Animaux » et  « Hommes ». Des cartes, fort agréables au point de mériter une mention spéciale. Cet ouvrage cumule les qualités.

La vie à bord (repas ***) voit se côtoyer équipage, personnel de relève ou de retour des bases scientifiques, et même touristes !

Le suspens est garanti lors des opérations de débarquement de matériel dans les îles Crozet, sous la pression haletante engendrée par la brutalité des changements de météo. Les moyens utilisés pour braver les éléments, hélicoptère, portière (parquet de bois monté sur des boudins pneumatiques), chaland ostréicole, navire amiral de la flottille des Kerguelen, laissent un peu rêveur.

On mesure à travers ce récit combien hasardeuse demeure la navigation dans ces eaux, dont certaines n’ont jamais été sondées par des bâtiments hydrographiques.

D’ailleurs, le 14 novembre dernier, juste après la parution de ce livre, alors qu’il effectuait sa troisième rotation logistique de l’année vers les îles australes, le « Marion Dufresne » a heurté un brisant à l’ouest de l’île de la Possession (archipel de Crozet). Réparé à Durban, il a bravement repris ses opérations dès le mois de février.

Bon vent et bonne mer à lui et à son équipage !

CF (H) Jean-Paul Billot