Guerre Froide – Espionnage Naval

Le Prix Marine & Océans 2012 catégorie « roman » a été décerné à Alexandre Sheldon-Duplaix et Peter A. Huchthausen pour Guerre Froide – Espionnage Naval.

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« Ce livre retrace des événements illustrant le rôle crucial joué par le renseignement naval pendant la guerre froide du lendemain de la Seconde Guerre mondiale à l’éclatement de l’URSS en 1991 »… Ainsi commence l’étonnant ouvrage, annonçant un plan qui suit l’ordre chronologique, mais dont chaque période est nettement marquée par une idée dominante. Si bien que le lecteur « honnête homme », non spécialiste par définition, pourra se laisser porter par l’agréable trame « thématique ». Ce qui n’ôte rien, par ailleurs, à la rigueur des dates et des références, particulièrement soignée, qui fournira sans conteste à l’historien passionné matière à réflexion.

L’enquête plonge ses racines dans le second conflit mondial. Les premiers pas sont hantés par les armes nouvelles, qui ont obsédé le Führer aussi bien que les Américains ou les Soviétiques, lointain héritage de la première Guerre mondiale. A vrai dire, toute la seconde moitié du XXe siècle en subira les prolongements : sous-marins, missiles, avions furtifs ou espions, jusqu’aux drones et aux satellites, en passant par les OVNI !

Pour chaque période, l’apport de la dimension navale est mis en lumière. C’est là que réside la première originalité. Attachés navals et diplomatie, nouveaux moyens furtifs, comme les sous-marins, espionnage et infiltration industrielle, activité des chantiers navals, mouvement des flottes, jeux d’alliances plus ou moins déclarées… en fait, derrière une masse d’informations inédites, c’est un regard neuf qui est porté sur les rapports Est/Ouest, selon une lecture « mahanienne ». Vus à travers le prisme naval, bien des points obscurs ou en demi-teinte finissent par s’éclairer. L’actualité des années froides ainsi décryptée prend un sens nouveau. Le puzzle se complète.

La seconde originalité est due au fait que les auteurs sont d’anciens acteurs du renseignement, ce qui nous place aux premières loges. Seuls ces auteurs détenaient les éléments d’une « lecture bleu marine » de cette période à peine close.

L’ouverture momentanée des archives à la fin de la guerre froide et les témoignages de tout bord, en particulier des officiers soviétiques, nous renseignent sur la perception propre au camp oriental et font remonter à la surface certains moteurs méconnus de l’histoire. Des moyens considérables ont été investis dans le renseignement et la réalité dépasse la fiction. C’est pourquoi ce livre se lit comme un roman. Cependant, conçu comme une enquête historique et critique, grâce à la richesse de ses témoignages, il sera la référence pour quiconque voudra écrire plus tard l’histoire de la guerre froide.

Au-delà de la préoccupation de l’historien, il engage tout lecteur à une réflexion sur le présent. Un nouvel équilibre est en train de s’instaurer, avec des forces considérables en présence, dont on ne sait comment il évoluera. Les repères du XXe siècle semblent révolus. Peut-être trouvera-t-on dans cet ouvrage des leçons pour décrypter notre XXIe siècle naissant, abreuvé de globalisation, de nouvelles technologies et de moyens d’information sans précédent.

Cet ouvrage est vivifiant. Si la guerre froide, désormais révolue, devient un chapitre de l’Histoire générale, les menaces, quant à elles, n’ont pas disparu. La vigilance est plus que jamais nécessaire, et la mer y joue un rôle primordial. C’est aussi le mérite de ce livre que de contribuer à faire passer ce message auprès du grand public.

CF(R) Antonio UDA
Président du « Prix Marine »

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