Chroniques Outremers – T2 (Atlantique)

PMO_ChroniqueOutremers_T2Durant la Première Guerre Mondiale, sur un navire transportant une cargaison de fusils allemands dérobés à un trafiquant turc et destinés dès lors à être livrés à la Révolution mexicaine, une rivalité sourde s’installe progressivement entre les commanditaires et l’équipage. Dans cet univers clos, où se côtoient un officier britannique, un groupe de révolutionnaires zapatistes, un indien du Yucatan et un personnel navigant bigarré, les objectifs des uns et des autres sont-ils véritablement les mêmes ? Autour de la marchandise convoitée, la méfiance s’installe.

Le premier tome, Méditerranéenne, avait posé la trame de cette saga maritime : des aventuriers durs, déterminés et sans scrupule, mais mal assortis, réunis de manière inattendue autour d’un trafic sulfureux. Et une femme embarquée sur un paquebot dont le rôle dans ce périple restait à découvrir.

Dans ce deuxième opus, les caractères s’affirment dans la promiscuité du cargo. Le révolutionnaire Sonriso, arrogant et veule, sait également se montrer lyrique et manœuvrier. Surtout, le capitaine Liro Tana – aux faux airs d’Henry de Monfreid –, bien que souvent reclus dans sa cabine et affaibli par un mal que seul l’indien semble réussir à soulager, se révèle un meneur d’hommes lucide et un pilote hors pair. Avare de paroles, il n’en est pas moins le seul maitre à bord.

Si la richesse et la complexité des hommes se dévoilent, c’est la mer qui donne ici toute sa mesure. La mer terrible qui gonfle sous un ciel noir, qui gronde et se creuse. La mer qu’il faut affronter avec souplesse et dompter pour survivre. La mer aussi qui berce, entoure, accompagne ou rejette des navires perdus dans l’immensité.

Les dessins épurés de Bruno Le Floc’h, tout en esquisse et en contour, presque à l’économie, campés dans un découpage aéré et portés par de belles plages de couleurs monochromes, rendent parfaitement les ambiances maritimes. Ils rehaussent avec retenue une action minimaliste et lente, languide, où les silences pèsent tout autant que l’action.

L’univers déployé par l’auteur, original, n’est pas sans rappeler celui d’Hugo Pratt. Il recèle une bonne part de mystère, qui ne se dévoile pas encore. Quelle attache lie Aubeyre, la belle métisse, à l’énigmatique Tana ? Alors que tous joignent le Mexique, comment la cargaison finira-t-elle sa course ?  Qui emportera la lutte d’influence qui se joue à bord ?

Il faudra attendre la dernière étape de ces chroniques outremers pour lever le suspense.

 

LV (R) Jean-Pascal DANNAUD

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