Les uniformes des officiers de la Marine (1830-1940)

PMO_LesUniformesDesOfficiersDeLaMarineIl est des passions du détail et de la forme que l’on se résigne parfois à comprendre. Mais c’est plus que de l’indulgence que l’on accordera au bel album réalisé par Eric Schérer. L’auteur est lui-même officier de Marine et la passion s’allie chez lui à la profession.  Au-delà d’une récapitulation volontairement exhaustive de l’ensemble des uniformes des officiers et corps assimilés de la Royale, c’est une vision de plus d’un siècle d’histoire de la Marine qui nous est proposée. L’angle d’attaque n’est pas incongru et, il y a quelque temps, le musée de la Marine nous avait proposé une exposition sur le thème « Les marins font la mode ». Sous ce titre, les pages de l’exposition sont encore consultables sur le site Internet du musée.

On se laissera prendre au charme désuet de ces uniformes souvent chamarrés, fièrement arborés par des ancêtres au regard fixé sur l’horizon. Le segment temporel choisi par l’auteur correspond à une période plutôt faste de la Marine, marquée par une montée en puissance de son encadrement, dans sa diversité, quand les manifestations sociales de l’uniforme étaient encore évidentes, plus encore peut-être dans la Marine, qui n’avait pas dû sacrifier précocement aux exigences tactiques des tranchée de la Grande Guerre ses voyantes parures. Pour l’auteur, c’est aussi une période dont les uniformes ont pu être mieux conservés que pour les âges antérieurs. C’est encore – début puis apogée – la grande époque de la photographie, matière à de nombreuses illustrations. Après la défaite de 1940, puis la triste fin de la flotte de Toulon et l’abandon des possessions coloniales, c’est à une vision certainement plus pragmatique du marin que donnera lieu l’uniforme, quelles que soient la force et la permanence des traditions dans l’armée de mer. De fait, pour la fin de la période étudiée, ce sont des tenues déjà annonciatrices, dans leur sobriété, de celles d’aujourd’hui qui se profilent.

Il faudrait toute l’érudition de rares spécialistes pour évaluer l’énorme exhaustivité de notre auteur. Tout est tellement précis qu’on ne peut que souhaiter que les cinéastes utilisent désormais l’ouvrage pour toute tentative de reconstitution historique, nous épargnant ainsi de souvent pénibles incohérences. Celui qu’attirent tout simplement les choses de la mer et de la Marine le feuillettera à plaisir, en rêvant à des noms, à des campagnes, voire à des scènes peintes par Gervèse. Il rêvera peut-être aussi d’expéditions lointaines, même si les références tropicales sont ici relativement peu nombreuses.

Bel album ou somme de référence ? Le choix reste libre et ouvert.

CV(R) Marc Levatois

___________________________________________________________________

Bon, c’est un excellent travail de recherche, documentaire et iconographique.

On aurait aimé avoir quelques informations sur les raisons qui ont présidé aux nombreux décrets et règlements  qui se sont succédé et dont on trouve la chronologie en annexe II.

Une histoire de l’uniforme est aussi celle des « spécialités », qui semblent avoir suivi l’évolution des techniques et d’un environnement social, voire politique.

Quelques mots sur les ateliers de fabrication de tout le matériel entrant dans la composition de ces uniformes auraient, aussi, été bien reçus.

Quid de la symbolique choisie pour les décorations de chaque spécialité ? Câbles, ancres, étoiles, on comprend. Lys aussi. Mais feuilles de chêne, de vigne, d’olivier d’acanthe, etc… ? et les couleurs des velours ? Tout cela doit avoir des rapports avec l’héraldisme, mais lesquels ? En principe, la couleur du champ, la nature des meubles, leur emplacement doivent définir l’activité de celui qui le porte, ainsi que son rang hiérarchique. Une grille de lecture générale aurait complété un tableau qui devient vite soporifique si on veut essayer de tout lire.

Cela pourrait être rattrapé dans l’ouvrage annoncé sur les uniformes des équipages.

J’aurais apprécié de voir indiqué à quels ouvrages renvoient les pages et numéros reportés dans l’annexe III.

Ce n’est pas à ceux du présent ouvrage, j’ai vérifié. Aussi ne pourrait-il s’agir des Annales maritimes et, pour d’autres, le Bulletin officiel de la Marine?

Un ouvrage de prédilection pour collectionneurs.

CV(H) Hubert Michéa

mots-clés :

Nous contacter

Prix Marine Bravo Zulu
ACORAM

Ecole Militaire, Case D

1 Place Joffre

75700 PARIS SP 07

Email:

Log in