40 idées fausses sur les requins

Johann Mourier est chercheur, comportementaliste et écologue qui s’est spécialisé dans l’étude des requins depuis 15 ans. Son acolyte dans cet ouvrage est Laurent Ballestra, biologiste marin et photographe. L’auteur et son collègue ont ici produit un précis sur le poisson à l’origine de bien des fantasmes et des frayeurs, assez peu souvent justifiées et d’idées préconçues tenaces dans l’imagination populaire montées en épingle par certains romanciers et leur caisse mondiale de résonance de Hollywood. 

Si parmi nos collègues et amis marins, la vision du grand prédateur des mers est plus nuancée, les recherches des biologistes n’ont malheureusement pas la même influence que les films à grand spectacle sur le grand public. Un tel ouvrage de (début de) mise au point, paru voilà un peu plus d’un trimestre, tombe à pic. En effet, ce poisson effrayant est de nos jours bien plus en danger de survie dans certaines de ses espèces et dans plusieurs lieux de la planète, particulièrement en haute mer, que le nageur, le surfeur ou le plongeur malchanceux. C’est la rançon de la surpopulation mondiale, du développement et de la modernisation de la pêche (et de la surpêche) industrielle ou récréative, de la concentration de produits chimiques et de métaux lourds qui s’accumulent depuis les plus petites proies jusq’au dernier prédateur de la chaîne, ce qui est vrai de beaucoup d’autres formes de vie sur terre, en mer comme dans les airs

L’apparition du requin, voilà 400 millions d’années, est bien antérieure à celle de l’homme et certaines des plus de 500 espèces qui sont répertoriées (outre les raies et chimères qui font partie de familles voisines) ont assez peu évolué depuis l’origine et, s’ils sont au sommet de la chaîne alimentaire marine (et parfois aussi fluviale), ils sont des milliers de fois moins dangereux pour l’être humain que le moustique ou le serpent. Trois seules espèces sont responsables de 85 % des attaques mortelles recensées : le Grand Blanc, le Tigre et le Bulldog ; quelques autres, tel le Longimane, le requin Gris, voire, rarement le requin de récif ont fait quelques rares victimes. Les requins sont également prédateurs entre eux et sont, même les plus gros, eux-mêmes les proies des orques. Leur plus grand prédateur reste l’homme : Johann Mourier nous montre qu’ils ont souvent plus d’intelligence et d’interaction sociale qu’on ne le croit et son étude souligne qu’ils existent pour une raison, comme toutes les espèces et méritent notre protection pour, à terme, assurer la nôtre !

CF(H) Jean-Marie CHOFFEL
15/04/2021

Johann Mourier
(Préfacé par Laurent Ballesta)
Editions Quae

Voir également la recension du LV(R) Christelle DUPUY

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