Les filles des marins perdus

Il y a quatre ans, Teresa Radice et Stefano Turconi nous avaient enchantés avec Le Port des Marins Perdus, leur puissante saga poétique et mystérieuse. Les deux premières pages de leur nouvel album, Les Filles des Marins Perdus, reprennent et transposent les dernières pages du précédent volume. Mais ce n’est qu’un petit clin d’œil au lecteur averti. En effet, nul besoin d’avoir lu Le Port des Marins Perdus pour goûter pleinement Les Filles des Marins Perdus. Ce dernier ouvrage est constitué de deux nouvelles pleines de charme et discrètement reliées l’une à l’autre. Ou peut-être peut-on y deviner les deux premiers chapitres d’un futur opus…

Le titre n’est pas trompeur : nous suivons les démêlés de quelques prostituées au grand cœur. Elles sont associées de plus ou moins loin à la mission secrète d’une frégate de la Compagnie des Indes et à l’intérêt qu’elle suscite outre-Manche, à l’usurpation d’une découverte ornithologique majeure et à une tentative de captation d’héritage. Les plus anciennes de ces demoiselles – qui ont partagé l’existence de la patronne des lieux avant sa disparition – forment une communauté quasi familiale, même si les nouvelles venues ont tendance à s’en démarquer. Et les filles bénéficient de la protection de quelques précieux soutiens : un jeune voleur enamouré, un Maori manchot aux farouches tatouages, les fidèles domestiques d’un petit homme de science.

Le crayonné précis, en gris et blanc, du précédent volume laisse la place à la ligne claire, grâce à l’utilisation de l’encre et de la couleur. Et la mise en couleurs pleine de subtilité nous fait ressentir pleinement l’atmosphère de Plymouth au début du XIXème siècle. Les décors sont travaillés avec grande finesse, les paysages sont superbes, ombres et lumières transfigurent les images et les physionomies des personnages sont rendues avec une remarquable diversité d’expressions.

De plus, soulignons que la maison Glénat a mis beaucoup de soin à la présentation du volume. La reliure est de grande qualité, avec de vrais cahiers au lieu des feuillets collés par la tranche que l’on retrouve trop souvent dans les albums de BD. Et le format plus réduit que celui des BD ordinaires le rend facile à manipuler et agréable à lire et à relire.

Les Filles des Marins Perdus est un petit bijou dont on doit recommander vigoureusement la lecture. Nous lui souhaitons un beau succès de librairie.

LV(H) Dominique RENIE
26/10/2020

Les filles des marins perdus
Teresa Radice et Stefano Turconi
Glénat

Voir également la recension du CF(H) Alain M. BRIERE

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