Canonnières fluviales de 14/18

François Schwerer avait été, à juste titre, récompensé en 2018 par l’ACORAM pour son magistral ouvrage sur La Marine française pendant la guerre 14/18. Il nous en offre aujourd’hui un intéressant complément sous la forme d’un petit livre abondamment illustré sur l’odyssée méconnue du groupement de canonnières fluviales dont son arrière-grand-père, le futur amiral Antoine Schwerer, organisa l’armement, la doctrine d’emploi et la mise en œuvre avant d’être appelé aux fonctions de chef de cabinet du ministre de la Marine, l’amiral Lucien Lacaze. Répondant à un besoin criant de l’Armée de terre qui avait commencé la guerre avec un excellent canon de campagne (le fameux 75), mais une infériorité dramatique sur l’ennemi en matière d’artillerie lourde (à quoi bon, se disait-on, fabriquer des canons de gros calibre puisqu’on allait livrer à coup sûr une guerre de mouvement dont la durée ne pourrait en aucun cas excéder trois mois, six au pire ?), la Marine mit à sa disposition les pièces d’artillerie des cuirassés périmés ou pas encore construits, servies par des canonniers-marins, mais conçut également des péniches armées de canons de 138 ou de 100 mm. Bien entendu, ces « canonnières fluviales » n’avaient jamais été prévues dans les programmes de constructions navales et les ingénieurs de génie maritime de Lorient durent les réaliser en catastrophe avec l’aide du célèbre « système D » français.

Malgré ces improvisations, les canonnières, armées par du personnel de la Marine, se révélèrent à partir de 1915 comme des engins de combat maniables et efficaces, tant sur le front de Belgique que sur le canal de l’Aisne à la Marne où leur mobilité donna beaucoup de fil à retordre aux Allemands, en particulier lors de la Grande offensive de Champagne (22 septembre-9 octobre 1915), ce qui leur valut une citation élogieuse du général de Langle de Cary, commandant la IVème Armée.

L’ouvrage de François Schwerer relate de manière aussi claire qu’exhaustive les opérations menées par ces petites unités, tombées par la suite dans un injuste oubli. Il est, en outre, accompagné de plus de cinquante photographies, pour la plupart inédites, qui viennent enrichir cette intéressante étude.

CV(H) Philippe HENRAT
De l’Académie de Marine
24/07/2019

Canonnières fluviales de 14/18.
les armes méconnues
François Schwerer
Éditions Temporis

Voir également la recension du CDC(H) Claude LAVASTE

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