Journal d’un océanographe

Ce livre retrace en une trentaine de courts chapitres qui sont autant de souvenirs, la vie maritime de Paul Tréguer, océanographe, entre les années 1972 et 2005 : embarquements, traversées, escales. Les missions ont lieu pour l’essentiel sur le Marion Dufresne, entre la Réunion et les iles et territoires proches de l’Antarctique, mais aussi sur le Jean Charcot, sur divers navires océanographiques et des brise-glaces, au large de la Californie, de la Mauritanie, vers le Spitzberg, dans le Pacifique Sud, en Bretagne ou en Méditerranée. Les récits vécus donnent prétexte à des évocations historiques, ainsi les oubliés de l’ile Saint-Paul, la vie de Paul-Emile Victor, la conquête du pôle Sud ou à la description d’événements plus récents comme les naufrages de pétroliers sur les côtes de Bretagne. Les souvenirs des lectures de jeunesse affleurent. Les anecdotes sur les difficultés et les risques de la vie en mer dans des lieux inhospitaliers sont nombreuses, ainsi que les descriptions des animaux qui les peuplent.

L’auteur tire de ses expériences des réflexions sur la place de l’homme face à la mer, sa responsabilité, son comportement qu’il juge insuffisamment protecteur. Sensible aux visages, aux qualités professionnelles des marins, à la présence de ses compagnons de mer ou de terre, au travail de l’équipe et à sa valeur humaine, il livre des réflexions ouvertes et parfois attristées sur l’évolution du monde et les dangers courus par les océans et la faune et la flore maritime.

Le récit est volontairement orienté vers toutes ces anecdotes et les réflexions ressenties à chaud, revues plus tard à la lumière de l’écriture du livre. C’est un journal qui se déroule sous les yeux du lecteur, et non pas un cours d’océanographie : les résultats des recherches ne sont pas approfondis, car ils ne sont pas l’objet de l’ouvrage. L’observation prime dans les récits de ce promeneur plein de curiosité.

Il ressort du livre une grande affection pour le métier vécu pendant ces trente années, le sens du courage et du travail accompli dans des conditions souvent complexes, et l’amour de la nature.

Si la lecture en courts chapitres est aisée, on regrettera quelques facilités de style et l’usage d’expressions convenues qui affadissent les récits. S’y ajoutent quelques erreurs typographiques.

LV(H) Bruno LEUBA
Invité du comité de lecture
05/05/2019

Journal d’un océanographe
Paul Tréguer
Edition Elytis

Voir aussi la recension du CF(H) Philippe BEAUCHESNE

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