Adélie, mon amour

Adélie ? Oui c’est bien de la terre Adélie dont il s’agit. Ce petit secteur du continent antarctique, qui constitue l’un des cinq districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises, les TAAF. La côte de cette région fut découverte par Jules Dumont d’Urville en 1840 qui lui donna ce nom en hommage à sa femme Adèle.

Cent soixante-dix-sept ans plus tard Michel Izard a effectué une rotation de l’Astrolabe, navire qui fait la liaison entre Hobart en Tasmanie et la base Dumont d’Urville – DDU, seule installation humaine sur cette portion de terre. Fasciné par la découverte de la mer, de la banquise, des paysages, de la faune, il s’est plongé dans le récit original des découvreurs, qu’il romance, commente et complète de ses propres observations.

Ce récit original, publié en 1842 sert de guide tout le long d’un véritable pèlerinage, effectué sur les pas de Dumont d’Urville et de ses équipages, auquel Michel Izard nous convie. Depuis les archives de la Marine de Toulon, où sont déposés lettres et manuscrits de l’époque, en passant par le musée et le cimetière de Hobart, qui conservent les souvenirs du passage de l’expédition, jusqu’à la plaque commémorative du Rocher du débarquement où une poignée de français mirent le pied en 1840.

La vocation du voyage au Pôle sud était la découverte et la science. Il est intéressant de noter que près de 200 ans plus tard, la France poursuit le même objectif .

Mais entre l’Astrolabe de 1835, un trois mats, à coque en bois d’une longueur de 31,5 m, à propulsion vélique et l’Astrolabe de 2017, un remorqueur ravitailleur polaire à coque métallique de 65,5 m, à propulsion thermique de 6 000 cv, la marine a vécu plusieurs révolutions scientifiques et technologiques et les conditions de vie des marins ainsi que leurs méthodes de navigation sont sans commune mesure. Le nouvel Astrolabe qui fera ses premières rotations en 2018 élargira encore plus le fossé.

Cependant, partir loin et longtemps, se confronter avec la mer, le vent, la tempête, vivre dans la promiscuité dans un espace restreint, pouvoir compter sur l’autre et lui faire confiance, restent les fondamentaux de la vie du marin et Michel Izard le fait bien ressortir. De même il rend avec une grande sensibilité et un grand réalisme les mouvements incessants du navire et les malaises et désagréments qui s’ensuivent, le rythme de vie, les bruits et les odeurs du bord. Et c’est avec le même réalisme qu’il décrit la vie à la Base Dumont d’ Urville et les excursions sur la calotte glaciaire.

Au passage, en analysant les faits et gestes du commandant de l’expédition et de ses principaux adjoints,  Michel Izard extrait du récit de Dumont d’Urville une leçon de leadership tout à fait transposable aujourd’hui.

Adélie, mon amour – Voyage à travers les glaces, est un livre passionnant, qui devrait susciter de nombreuses  vocations de marins et d’explorateurs chez ses jeunes lecteurs.

CV(H) Gérald BONNIER
14/04/2018

 

Adélie, mon amour.
Voyage à travers les glaces.
Michel Izard
Michel Lafont

Voir aussi la recension du CV(R) Marc LEVATOIS

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