Borge Ousland, le Gardien des Pôles

Citis Alius Fortius!

Cet encouragement du Père Didon avant une compétition scolaire dont Pierre de Coubertin allait faire la devise des Jeux olympiques modernes pourrait parfaitement illustrer la motivation intrinsèque de Borge Ousland tout au long d’une vie résumée par le dépassement permanent de soi. A cela s’ajoute le tropisme polaire qui a caractérisé la plupart des explorateurs norvégiens depuis près de deux siècles.

L’auteur, Benoît Heimermann, est un récidiviste des récits d’aventures polaires, maritimes – entre autres, une biographie d’Eric Tabarly – alpines ou simplement sportives. Il sert de plume à Ousland, peu intéressé à faire sa propre promotion, contrairement à certains de ses partenaires tardifs d’expédition, tel le médiatique Sud-Africain Mike Horn.

Depuis sa tendre enfance, Borge s’est nourri des exploits de ses grands anciens Nansen et Amundsen et, même s’il a réussi à les dépasser par la solitude de ses plus grands succès personnels : atteinte sans assistance des deux pôles et traversée de l’océan Arctique comme du continent antarctique, il a la sagesse de relativiser en soulignant l’état comparatif des connaissances et des équipements disponibles. Il n’en reste pas moins que ce colosse, à l’automne de sa vie et même s’il ne regrette rien, s’interroge sur les raisons que lui et de nombreux autres ont de toujours s’inventer de nouveaux défis inédits. Les anciens avaient l’excuse de vouloir faire avancer la science et les connaissances, les aventuriers d’aujourd’hui sont-ils réduits à la conquête de l’impossible, voire de l’inutile en des temps où parallèlement, leurs derniers terrains de chasse se trouvent livrés à un embouteillage touristique croissant ?

De nos jours, le ressort est « l’écologie » et le sauvetage de notre planète. Là aussi, Ousland se garde d’être présomptueux et s’il met son élan intact et sa préparation méticuleuse à la traversée, en compagnie du Français Vincent Colliard, des principales calottes glaciaires subsistant pour en constater l’érosion, il se garde bien d’en pointer une seule cause ni de donner des leçons à suivre. Pour lui, malgré sa résilience d’ancien plongeur professionnel et d’ancien commando Marine, la nature reste la plus forte.

CF(H) Jean-Marie CHOFFEL
11/06/2023

Borge Ousland, le Gardien des Pôles
Benoît Heimermann
Paulsen

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE

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