Une ou deux pages accompagnées d’une photo ou de quelques dessins : ce livre rassemble près d’une centaine d’évocations et retrace ainsi l’histoire, ou plutôt une histoire, des courses au large. Ces évocations sont comme des Mini-Récits, comme on dit la Mini-Transat, porte d’entrée de la course au large en France : quelque chose de fort, de dynamique, d’excitant, qui entraîne, sait créer un vaste panorama et ainsi ouvre vers plus encore. Tous ces récits évoquent, les uns, un personnage, un marin, des architectes, des organisateurs, des bateaux, des victoires, des désillusions, des tragédies, les autres, un record, une traversée qui fait rêver les marins mais aussi les terriens, une technique ou un métier, qu’il faut apprendre humblement pour que ces courses au large prennent leur envol. Plus d’un siècle d’histoire passe devant nous.

Charlotte Mery, navigatrice, participante de la Mini-Transat en 2017, nous entraine au large d’une plume joyeuse et passionnée et souhaite simplement « faire voyager le lecteur à travers une multitude d’histoires et d’anecdotes ». Les récits sont clairs, précis, détaillés, bien informés et le fil historique est bien suivi.

Les premiers récits rappellent les débuts des courses au large, à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, premiers défis océaniques, premiers records : les riches armateurs américains s’affrontent, Joshua Slocum fait le tour du monde, Charlie Barr établit son fameux record sur l’Atlantique et sur l’Atlantic (!), Alain Gerbault part seul sur le Firecrest, la première couse du Fastnet s’organise, Vito Dumas effectue le tour du monde, les premiers foils apparaissent en 1955. De quoi asseoir une épopée. Puis ce sont les années 60 et suivantes, Chichester, Tabarly, l’Ostar, l’Admiral Cup, la route du Rhum, le Vendée Globe et tous ces noms de marins que nous entendons encore. En parallèle la technique évolue, le temps autour du monde se raccourcit mais la passion des marins et l’enthousiasme qu’ils communiquent restent les mêmes.

Il faudrait tout citer de ce passionnant florilège. Les photos et les dessins soutiennent et équilibrent agréablement les textes. On lit à la suite ces récits ou on revient sur celui qui vous a marqué. Ils intéresseront ceux qui connaissent déjà la course au large et son histoire et ceux qui veulent s’y lancer.

L’auteur cite Isabelle Autissier, remerciant tous ces marins qui protègent nos rêves : merci, vous êtes formidables. Retournons avec plaisir ce compliment à Charlotte Mery, merci, votre livre est formidable.

LV(H) Bruno LEUBA
05/12/2022

Charlotte Mery
Une histoire des courses au large
Glénat, 12 octobre 2022

Voir la recension du CC(R) Jean-Pascal DANNAUD