A Islande !

Les morues ayant déserté les côtes françaises, les pêcheurs, il y a déjà longtemps, avaient affronté les océans pour les retrouver, soit à Terre-neuve, soit comme les paimpolais « à Islande » comme ils le disaient.

Nous sommes au début du 20ème siècle, les conditions ont peu évolué pour les marins. En France, le ministre Camille Pelletan a signé le 10 Novembre 1903 un décret : « les hôpitaux de la Marine cessent d’être desservis par des sœurs hospitalières » . C’est à ce moment que la  Catherine est en pêche. Une tempête pousse la goélette à s’échouer près du village où se trouve un lieu de soins implanté depuis des années par les Français, hôpital et maison du marin confondus.

Parmi les marins sauvés par les Islandais, se trouvent deux matelots dont l’un est blessé, Kerano, et l’autre, Lequéré, qui s’en occupe fraternellement en déplorant leurs conditions de travail.

C’est l’occasion d’apprendre la vie de forçat qu’ils mènent. Ils vivent dans des conditions effroyables à bord. Les chiens ne voudraient pas de leur soi-disant logements, humides, plus que sales, de véritables soues à cochon, un cloaque. Ils ne tiennent que grâce à l’alcool. A l’époque, un bateau embarque 4l d’eau pour l’équipage par jour, et pour 15 000 hommes et 3 mois de mer, 230 000 litres de vin et 40 000 litres de cidre, soit 2 litres par homme et par jour, sans compter l’alcool dont la quantité officielle est fixée par décret !

Cependant, selon la politique du gouvernement français, débarque alors au port de Bùdir une infirmière française, Marie Brouet, qui vient remplacer les deux religieuses danoises, sœurs Elisabeth et Justine. Parmi les Islandais qui ont aidé les marins naufragées, se trouve aussi Eilin jeune institutrice qui élève avec son père Arthur, des moutons dans les montagnes.

C’est dans cette ambiance que ces personnages vont vivre quelques semaines durant lesquelles ils vont s’aimer, mourir ou se séparer définitivement, comme si alors leurs vies sur terre étaient semblables à celle que connaissent ces esclaves sur la mer et ne pouvant se terminer qu’en tragédie.

La dernière goélette à aller « à Islande » fut la Glycine, en 1935.

CDC(H) Claude LAVASTE
12/11/2021

A Islande !
Ian Manook
Editions Paulsen

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE et du LV(H) Bruno LEUBA

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