La Babylone de l’Europe – Anvers, les années de gloire

Je connaissais Anvers pour y avoir passé des week-ends en compagnie du peintre Rubens, de l’imprimeur Plantin et des diamantaires. Je connaissais aussi cette ville pour avoir traversé, sur la route vers les Pays-Bas, son immense zone portuaire en empruntant les tunnels sous l’Escaut et avoir été verbalisé pour m’être égaré dans sa ZFE, zone à faible émission, en tentant d’éviter les encombrements. Je connaissais aussi Anvers où l’on ne consentait à me répondre en français qu’une fois reconnu comme un Français de la région parisienne.

Ce livre donne une toute autre vision de la ville, celle du XVIème siècle, lorsqu’elle appartenait encore aux Pays-Bas espagnols ou, plus exactement, il nous entraine à la rencontre de ses habitants de l’époque. Le commerce était roi, on y faisait des affaires, on s’enrichissait et toute l’Europe s’y rencontrait : Espagnols, Flamands, Allemands, Français, Italiens, d’où le titre de Babylone de l’Europe.

Mais la ville n’était pas sûre. La peste y sévissait malgré les mesures prises par les autorités, qui nous paraissent bien dérisoires aujourd‘hui tant l’hygiène y était désastreuse. Les rues étaient dangereuses la nuit tombée et les passants y avaient toutes les chances d’y être détroussés. Après 9 heures du soir, ou il était interdit aux habitants de sortir de chez eux, ou ils devaient être munis d’un fanal et ne porter aucune arme.

Cependant l’activité sociale y était relativement intense, en relation avec le commerce. Les nombreuses écoles, pour garçons et filles, enseignaient les langues, les rudiments de comptabilité, les imprimeurs publiaient des guides de conversation en différentes langues, notamment en français. Bien que le statut des femmes voulût qu’elles soient sous la tutelle de leur mari ou d’un parent, on en trouvait à la tête de leur propre maison de commerce. Les familles juives y jouissaient d’une certaine tolérance, ainsi que les protestants, jusqu’à ce que l’empereur d’Espagne et l’Inquisition interviennent.

Sur un ton enjoué et agréable à lire, l’auteur a puisé dans les archives les aventures, ou plutôt les mésaventures, survenues à telle ou telle personne vivant au XVIème siècle à Anvers. Mais nous finissons par nous perdre, confondre les personnages et surtout ne plus voir la tendance générale des événements.

CV(H) Gérald BONNIER
01/06/2025

Anvers, les années de gloire
Michael Pye
Editions Nevicata

Voir également la recension du LV(H) Bruno LEUBA

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