Le COS, histoire des Forces spéciales françaises

La plupart de nos concitoyens n’a aucune expérience ni souvent la moindre conception du monde militaire, sauf à travers le miroir le plus souvent déformant du cinéma ou de la télévision. Les premières traces historiques écrites des forces spéciales peuvent en être attribuées à l’Illiade et à la ruse hellène décrite par Homère du Cheval de bois qui permit aux « commandos » grecs de modifier le cours de la guerre de Troie. Si leur action n’a pas toujours des conséquences aussi définitives, il est certain que leur emploi ponctuel et bien préparé peut avoir des résultats sans commune mesure avec le petit nombre « d’opérateurs », comme l’on dit aujourd’hui, impliqués.

Hormis les « Scouts » de Baden Powell en Afrique du Sud et quelques « Corps Francs » de la 1re guerre mondiale, le réel début organisé des Forces spéciales modernes remonte à la 2e guerre mondiale, notamment, pour la guerre sur mer aux MIS de la Marine italienne et surtout, aux initiatives britanniques : la création du SOE (Special operative executive), d’une part et celle des équipes du désert d’Egypte et de Libye de Stirling, les futures SAS (Special Air Service) puis les SBS de la Royal Navy. Issus de ces « ancêtres », nos propres commandos, s’illustrèrent en Indochine, en Algérie et durant les guerres de décolonisation. L’utilité de ces Forces spéciales éphémères ou durables s’avéra croissante,  permettant au pouvoir politique d’avoir, à moindre coût, un outil efficace, en complément des forces conventionnelles tant à l’extérieur (Commandos Marine, Commandos parachutistes de l’Air, 1er RPIMa et 13° RDP, pour l’Armée de Terre) que sur le territoire national (GIGN, GIPN), pour des actions discrètes mais revendiquées. En complément aussi aux actions, secrètes et normalement non revendiquées, d’organismes tels la DGSE et son service action hors de nos frontières, voire de celles de la DGSI dans l’hexagone.

La France emploie, dans les trois armées, entre 3 000 et 3 500 « personnels » spécialisés. Ce qui est loin des quelque 60 000 équivalents des forces américaines. Dans un ouvrage très documenté et technique, Walter Bruyère-Ostells part de ce qu’il nomme « l’ère romantique » des débuts, avec la création d’un commandement unifié des FS, les difficultés à trouver une place logique au sein des armées, à leur pertinence lors des conflits dits de « 4e génération » et leurs nouveaux domaines aux limites de l’action guerrière. L’auteur nous mène ensuite à l’épreuve de vérité de l’Afghanistan, les nouvelles opportunités expérimentées au contact des FS américaines et de la place (évolutive) trouvée aux côtés des Forces conventionnelles pour se développer en un outil adaptable et pertinent dans le contexte politique et géopolitique des années 2 000. Enfin, dans sa 3e partie, Walter Bruyère-Ostells expose notre ère de consolidation pour le COS, à l’avant-garde de conflits toujours plus complexes à notre époque de terrorisme et de conflits hybrides. Mais avec l’évolution des conflits, évolue également la typologie des missions confiées au COS pour rester à l’avant-garde des défis à relever dont, bien sûr, celui du retour probable de confrontations majeures. Pour terminer, l’auteur dresse la liste chronologique et présente les CV des différents patrons du COS (les GCOS). Enfin, il présente, avec un bref historique, les unités rattachées au COS – dont nos 7 Commandos Marine – et leurs spécialisations respectives. Un ouvrage dense et instructif.

CF(H) Jean-Marie CHOFFEL
08/01/2023

Le COS, histoire des Forces spéciales françaises
Walter Bruyère-Ostells
Perrin – Ministère des Armées

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