La grande pêche

Le quatrième tome de cette encyclopédie maritime illustrée traite d’un sujet plutôt rare, celui de la grande pêche, c’est-à-dire la pêche hauturière. Nous avons plutôt l’habitude des navires de guerre, sujet des trois premiers tomes. Il est donc heureux de s’intéresser aussi aux marins-pêcheurs qui exercent un métier si difficile.

L’ouvrage commence par un rappel historique de la pêche de la préhistoire au Moyen-Âge. Dès la préhistoire le poisson est un aliment indispensable à l’Homme. Elle s’effectue aussi bien en mer que sur des lacs où se développent des villages lacustres dédiés à la pêche. L’antiquité voit la pêche devenir une industrie dès l’Égypte antique. L’Empire romain connaîtra une pêche intense notamment pour la production de garum. Les pêcheurs iront de plus en plus loin avec des bateaux de pêche plus importants. Au début du Moyen-Âge, la pêche se réduit aux côtes. Sous l’impulsion du Christianisme, la pêche se redéveloppe et l’Église investit dans ce métier pour fournir le poisson nécessaire au carême.

Ensuite, les auteurs nous présentent les espèces de poisson dont la capture sera traitée dans le livre : le hareng, la morue et le thon, en les localisant sur des cartes.

En trois chapitres, les auteurs nous content l’histoire de ces pêches et de l’évolution des techniques et des bateaux. Du petit voilier de la fin du Moyen-Âge aux navires de pêche industrielle de nos jours, tout un monde de progrès techniques, mais aussi humains où le bien-être du marin s’améliore.

On y voit aussi quelques coques grises destinées à protéger cette industrie et assurer une assistance aux pêcheurs. Ainsi, la France enverra des bâtiments à Saint-Pierre-et-Miquelon dans ce but. Les romans de Pierre Loti ou le film « Le Crabe-Tambour » en sont de bonnes illustrations.

On y remarque aussi que les États ont, dès le Moyen-Âge, réglementé ces pêches afin de protéger la ressource. Il s’agissait aussi de contrôler le commerce du sel indispensable à la conservation du poisson jusqu’au XIXe siècle où commencent à apparaître les premières tentatives de conservation par le froid industriel qui deviendra la norme au XXe siècle et permettra de conserver le poisson sans le saler.

Le livre s’achève par un chapitre sur la pêche à la baleine. Cette pêche sera si intense qu’elle va amener les différentes espèces au bord de l’extinction très rapidement. Ainsi, il faut seulement un siècle pour éliminer tout cétacé du Spitzberg sous l’Ancien Régime… Parfois, les baleines se défendent et l’on connaît de cas de voiliers au XIXe siècle qui seront coulés par des baleines revanchardes ! Moby Dick en sera inspiré. Au XXe siècle, la pêche sera encore plus industrialisée, mais une prise conscience va se faire après la 2e Guerre mondiale aboutissant à un traité limitant la pêche. Au début de notre siècle, seuls quelques pays la pêchent encore au nom de soi-disant recherches scientifiques. 

En conclusion, voici un ouvrage riche et magnifiquement illustré qui nous fait découvrir le monde de la grande pêche. Nous attendons avec impatience le tome suivant qui traitera des paquebots !

CC( R) Lionel DUHAULT
29/01/2023

Embarquez à bord … La grande pêche
J-Y Delitte et J-B Héron
Glénat

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