L’auteur a déjà écrit en 1989 une biographie excellente et très documentée sur le célèbre journaliste Albert Londres. A l’occasion de l’anniversaire de la mort de celui-ci en 1932, Pierre Assouline a imaginé un roman sur le voyage inaugural du paquebot Georges Philippar, dont ce fut également le dernier, en provoquant au retour de Chine la mort d’Albert Londres.

En essayant de déceler les causes techniques originelles de l’incendie fatal du navire au large d’Aden, l’auteur décrit, à travers l’étude des passagers, de leurs conversations politiques ou philosophiques et de leurs dissensions, et la mort consentie, souhaitée comme un quasi suicide, d’un ancien commandant de paquebot, les signes annonciateurs de la fin d’un monde et du naufrage de la civilisation européenne devant la montée du nazisme, à la veille de la seconde guerre mondiale.

Le thème est fort intéressant, mais Pierre Assouline, dont l’érudition n’est pas à prouver,  alourdit malheureusement cet ouvrage par les longs bavardages tenus par ses personnages, ainsi que par les pesantes réflexions et descriptions données par le narrateur. Le roman est truffé de citations et de références littéraires, voire de passages ressemblant à des pastiches d’écrivains majeurs. Le lecteur aurait préféré un récit plus concis, qui aurait souligné la pertinence de l’analyse historique.

CF(H) Philippe BEAUCHESNE
19/08/2022

Le Paquebot
Pierre Assouline de l’Académie Goncourt
Gallimard

Voir également la recension de Bertrand GALIMARD FLAVIGNY et la recension du CF(H) Alain M. BRIERE