Histoire de Gênes  Le souffle du capitalisme mondial XIVe – XVIe siècle

Pour bien appréhender l’histoire de Gênes, il faut considérer la topographie des lieux. Implantée autour d’un golfe, la ville est adossée à la montagne et ne commande qu’une étroite plaine côtière pauvre et très peuplée : la Ligurie. Le débouché de cette plaine vers celle du Po nécessite le franchissement de cols et le passage vers la Toscane, a priori plus aisé, est barré par les villes rivales de Pise et de Florence.

Pour satisfaire les besoins de la population, le commerce maritime s’est développé et un vaste réseau de routes maritimes, de comptoirs et de colonies s’est constitué, principalement en Méditerranée et en mer Noire, mais aussi jusqu’en Angleterre et dans les Flandres.

Au XIVe siècle, Gênes, avec près de 80 000 habitants est une des plus grandes métropoles de l’Occident. Le négoce international a enrichi la ville, on y trouve toutes les marchandises possibles au gré des opportunités. Venise est sa rivale et les batailles qui mettent aux prises les deux cités démontrent leur puissance : à Curzola, 78 galères génoises sont opposées à 95 galères vénitiennes.

Au XVe siècle tout s’écroule et « Gênes la superbe devient Gênes l’humiliée ». Les grandes familles de marchands-banquiers limitent sévèrement les moyens financiers de la Commune pour empêcher la constitution d’un état puissant capable de freiner leurs affaires. La Commune s’endette et la charge en devient insoutenable. C’est aussi à cette époque que l’empire mongol disparait et que les échanges avec l’Orient périclitent. Gênes affronte alors une grave crise économique. L’ordre public n’est plus maintenu, clans et factions s’affrontent et entrainent la ville dans des guerres civiles incessantes. La ville passera alternativement sous la domination des rois de France (Charles VIII, Louis XII, François Ier) et de l’empereur Charles Quint.

Au XVIème, Andréa Doria choisit le parti de Charles Quint qui, contrairement aux rois de France, laisse les Génois gérer leur ville selon leurs principes et refonde les bases de la république. A cette époque, la diaspora génoise est partout : en Espagne, au Portugal, en France et en Angleterre. Grands navigateurs, ils découvrent les routes atlantiques, vers l’Afrique et bientôt l’Amérique. Le plus célèbre de ces explorateurs est bien sûr Christophe Colomb, qui, après avoir offert ses services à toutes les cours d’Europe, met le pied aux Caraïbes, pour le compte du roi d’Espagne. Gênes retrouve alors stabilité et prospérité.

Cet ouvrage est une thèse et, comme telle, fourmille des détails nécessaires à une analyse fine, qui le rendent un peu difficile à appréhender. Mais il nous donne une bonne leçon, en décrivant comment une république s’est effondrée lorsque les groupes influents ont joué chacun pour soi et occulté le pouvoir de la Commune et comment elle a rebondi, lorsqu’ils ont partagé les mêmes objectifs, sans que l’une des grandes familles de marchands-banquiers prenne le pouvoir et fonde une seigneurie comme les Médicis à Florence ou les Sforza à Milan.

CV(H) Gérald BONNIER
26/11/2025

Histoire de Gênes  Le souffle du capitalisme mondial XIVe – XVIe siècle
Fabien Levy
Passés Composés – Humensis

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