U-9

Dans la série des Grandes Batailles Navales cet ouvrage est à la mémoire de Philippe Adamov qui n’a pas eu le temps d’en terminer les dessins et dont certains d’entre nous se rappellent Les Eaux de Mortelune dans les années 1986 à 2000.

Cette BD raconte la cuisante défaite infligée le 22 Septembre 1914 par le Unterseeboot U-9 de la flotte allemande de l’empereur Guillaume II, à la puissante marine de Sa Majesté le roi George V.

Le sous-marin de l’époque est un sombre cylindre d’une soixantaine de mètres doté d’un moteur à essence et de faibles batteries. Sans cesse enfumé et nauséabond, il est conduit par un équipage de 26 officiers et marins, la plupart asthéniques mais drôlement courageux. Le navire est lent à s’immerger, il est obligé à faire surface fréquemment pour recharger ses batteries, éviter l’asphyxie et reprendre un contact radio. Il est donc vulnérable plus souvent qu’à son tour et ne suscite pas beaucoup de sympathie chez les marins de surface qui le voient comme un cercueil flottant.

En l’occurrence, cet U-Boot est commandé par l’Oberleutnant Otto Weddigen dont la mission est de patrouiller en mer du Nord. Il détecte alors des fumées à l’horizon qui s’avèrent émises par des croiseurs cuirassiers anglais qui naviguent sans précaution en ligne de file. La tentation est grande pour l’U-9 d’attaquer le convoi. Il lance trois des six torpilles dont il est armé et fait trois fois mouche sur l’Aboukir, le Hogue et le Cressy qu’il envoie par le fond. Les Anglais lui auront facilité la tâche en prenant chaque explosion pour des mines et en ralentissant leur allure !

C’est un retour triomphal à Wilhelmshaven pour Weddigen et son équipage et c’est le début de la suprématie des sous-marins sur les navires de surface jusqu’à l’apparition des grenades sous-marines et de l’aviation en 1917.

S’ensuit un petit livret didactique sur les sous-marins.

Terminées les grandes planches en couleurs d’impressionnantes batailles navales auxquelles nous avait habitué Jean-Yves Delitte. Finies les manœuvres délicates de ces grands navires de surface reproduites avec minutie et que l’on s’amusait à détailler dans l’espoir un peu pervers, de déceler d’éventuelles erreurs graphiques ou de navigation.

Ici tout est sombre, sans panache, sans lune, avec des personnages falots et des dialogues inutilement grossiers. Les bateaux noirs comme les appelait l’amiral Louzeau, méritaient d’être plus brillamment mis en scène.

CF(H) Alain M. BRIERE
20/09/2025

U-9
Jean-Yves Delitte (scénario), Philippe Adamov et Fabio Pezzi (illustrations), Douchka Delitte (couleurs)
GLÉNAT

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE

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