Etonnant petit livre (moins de 100 pages), que j’avais demandé de lire et qui ne m’a pas déçu.

Il m’a ramené plus de quarante ans en arrière, vers ces îles Eparses et sur un autre Champlain que celui à bord duquel Olivier Rolin a navigué, pour y remplir la même mission de ravitaillement de ces îles, où de très petites garnisons garantissent toujours la souveraineté française.

Ne connaissant pas Olivier Rolin, je veux dire l’écrivain, j’ai comme tout un chacun aujourd’hui consulté Wikipedia et d’autres articles que le moteur de recherche m’a proposés. J’ai compris les raisons de son entretien avec le Comsup La Réunion à son arrivée ! Je pense le cerner un tout petit peu, et finalement j’ai aimé ses propos très humains qu’il tient sur les gens qu’il va côtoyer durant son séjour à bord, en tout premier lieu l’équipage, jeune, très jeune. La vie à bord est bien perçue.

L’écriture est simple, sobre, agréable. Elle est fluide, facile à lire, précise, qu’il parle des hommes, de la mer et de ses couleurs multiples, des îles du canal du Mozambique qu’il découvre, de Durban aussi. La prise de mouillage à Europa est précise, brève, telle que j’ai pu la vivre : l’ancre par 20 m de fond, fond de sable, et plus de 100 m sous les hélices : la marge est étroite ! Il est plus prolixe sur Juan de Nova, où des hommes ont vécu : la maison du maître, le sieur Patureau, les traces d’une exploitation de guano, le cimetière (d’un côté les contremaîtres, de l’autres les esclaves, je veux dire les ouvriers), le phare au bout d’une plage qui n’en finit pas, son eau bleue – mais aussi blanche tant le sable s’y prolonge – étincelante. L’épave du pêcheur coréen est toujours là, et les sternes toujours aussi nombreuses ! Le récif de Bassas da India, d’une approche délicate, « apparaissant et disparaissant selon la respiration de la mer » est bien décrit également, avec sa vie propre.

Bref un récit sobre, précis quant à sa partie maritime. L’homme de lettres ressurgit, bien sûr, régulièrement mais toujours à propos. Et le dessinateur aussi (on ne s’y attend pas), avec quelques croquis au pastel des îles qu’il découvre, qu’un navigateur ne renierait pas.

J’ai beaucoup aimé ce livre.

CV(H) Jean FOSSATI
20/09/2025

Vers les îles Eparses
Olivier Rolin
Verdier

Voir également la recension du CF(R) Jean-Pascal DANNAUD et la recension du LV(H) Dominique RENIE