Le Capitaine égaré

Pour son premier roman, Vincent Guéquière s’est lancé un sacré défi : intéresser ses lecteurs à un personnage historique a priori peu sympathique. Mais il a pour cela une bonne raison. En effet, son héros a joué un rôle clé lors de la guerre d’Indépendance américaine.

Et le pari de l’auteur est réussi : le lecteur ne peut pas s’empêcher de s’attacher au héros – marin malouin de grand talent mais au caractère irascible, souffrant de délire de persécution et parfois sujet aux hallucinations – et de suivre ses aventures avec passion.

Nous faisons connaissance avec Pierre Landais, le Capitaine égaré, alors qu’à l’âge de quarante-cinq ans il a déjà plus de trente ans de mer derrière lui. Il a notamment été du périple de Bougainville autour du monde. Après avoir rencontré à Paris Benjamin Franklin à qui il a proposé ses services, il se voit confier la mission de faire traverser l’Atlantique à un navire faiblement armé, chargé d’armes et de munitions à destination des Insurgents américains. Il doit également convoyer cinq passagers, dont Friedrich Wilhelm von Steuben, officier prussien passé au service du roi de France, dont le rôle sera crucial dans la formation de la jeune armée américaine. Au départ de Marseille, Pierre Landais négocie habilement le difficile franchissement du détroit de Gibraltar. Sa force d’âme lui permet plus tard de mater rapidement une tentative de mutinerie. Ses qualités de marin assurent ensuite la survie du navire et de ses passagers lors d’une tempête particulièrement violente. Le succès de la traversée lui ouvre alors la voie à une collaboration de plus en plus étroite avec les Insurgents. Il croisera ainsi la route de La Fayette, de John Paul Jones et de bien d’autres célébrités de l’époque…

La narration de Vincent Guéquière est particulièrement agréable à lire. Son style est fluide et élégant. Ses descriptions de la vie à bord, des manœuvres du navire, des éléments et de la tempête sont vivantes, précises et concrètes. Son habileté à nous faire rentrer dans l’âme et le cœur de Pierre Landais pour nous en faire partager les sentiments et les émotions est l’une des clefs qui assure notre intérêt pour le personnage et pour son destin tragique.

Et Vincent Guéquière n’est pas seulement romancier. Il est aussi poète à ses heures, ce qui nous donne, de place en place, de partager quelques rêveries mélancoliques qui mettent en vers les émotions du Capitaine égaré.

Un grand merci aux éditions Paulsen qui nous ont déniché un marin homme de lettres. Nous en attendons le second roman avec impatience.

LV(H) Dominique RENIE
01/06/2025

Le Capitaine égaré
Vincent Guéquière
Paulsen

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