Un beau titre pour un beau livre.

Marie Tabarly a gagné, en équipage sur Pen Duick VI, la course au large autour du monde appelée « Ocean Global Race ». Cinquante ans après la célèbre Whitbread de 1973, cette course de quatre étapes en reprenait le fil. Pour respecter l’histoire, cette nouvelle course, courue de septembre 2023 à avril 2024 s’est faite sans aucun des supports techniques modernes, GPS, routages météo, télécom et autres, disponibles aujourd’hui et inexistants alors. Comme autrefois, à l’ancienne donc, estime, sextant, VHF et BLU. Il faut tout réapprendre.

Tout commence avec cette phrase que glisse à la navigatrice un marin expérimenté : « Marie, cette course est taillée pour Pen Duick VI et toi ». Première réaction, « hors de question ». Mais l’idée germe. Et si ? Oui mais, je suis encore jeune, je ne suis jamais allée dans le Sud, j’ai peur, je n’ai pas de financement, Pen Duick est trop vieux, et si je perds quelqu’un ?

Il parait que si les rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands, nous dit-elle avec simplicité. Et Marie partira faire la course avec Pen Duick VI.

Marie Tabarly raconte avec beaucoup de vivacité, de spontanéité et d’enthousiasme comment elle a dépassé tous les obstacles, comment elle a sélectionné ceux qui allaient devenir ses équipiers, tâche délicate à laquelle elle n’était pas préparée, où apparait beaucoup de délicatesse, puis les préparatifs du départ, et enfin comment elle a vécu ces huit mois de mer et les quatre étapes de la course. Elle veut gagner, et c’est dur : les mers du Sud, le froid, le règlement de la course, les blessures, la fatigue, la tension, la responsabilité du skipper.

Mais elle aime la voile, elle aime la course, elle aime son bateau et son équipage.

Ainsi, lors de la première étape après vingt-cinq jours de mer, le commentaire de la navigatrice est marquant : « Tout va bien, c’est toujours aussi beau. »

A l’arrivée : « Pen Duick VI est rentré en parfait état auprès de ses frères. Et moi, j’ai toujours envie de parcourir le monde avec lui. …… L’équipage était bon, le bateau était bon, la mer l’a permis. Quelle chance nous avons eu de vivre cette histoire d’humains et de bateaux. »

Nous souhaitons à Marie Tabarly d’autres navigations aussi belles et généreuses en espérant qu’elle voudra bien nous les raconter.

LV(H) Bruno LEUBA
23/06/2025

Cavalcade océane
Marie Tabarly
Editions Arthaud