Chantiers de l’Atlantique – Un voyage photographique
- Auteur CV(H) Gérald BONNIER
- Publié dans Beaux livres, Recensions
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En arrivant à Saint-Nazaire, le regard est attiré par ces immenses structures qui dominent les marais de la Brière : les piles du pont qui traverse l’estuaire de la Loire, les portiques de manutention des Chantiers de l’Atlantique et comme des barres d’immeubles, des paquebots en construction.
C’est l’image qui orne la couverture de ce magnifique ouvrage où les photographies de Bernard Biger nous font visiter les Chantiers en suivant les étapes successives de la construction d’un navire. Ce ne sont pas des photographies techniques, mais des photographies artistiques d’ambiance ou le personnel est omniprésent.
Tout commence par de la tôle plane, découpée, formée, soudée. L’assemblage de ce puzzle commence à plat par panneaux, qui, ensuite, sont dressés par blocs. Un paquebot comme le MSC Grandiosa ou le RCI Utopia of the Seas est composé de quelques sept cents « panneaux plans », constituants une cinquantaine de blocs. Ces blocs pouvant peser jusqu’à 1000 tonnes. Le montage de l’un de ces navires, de plus de 300 mètres de long, dure de six à huit mois avant sa mise à flot. Puis au quai d’armement, des dizaines de corps de métiers réalisent les aménagements intérieurs.
Les Chantiers de Saint-Nazaire ne construisent pas que des paquebots, ils produisent également des bâtiments militaires comme le BRF Jacques Chevalier, des Sous-stations électriques, énormes transformateurs pour les champs d’éoliennes, ainsi que des systèmes de propulsion vélique.
C’est en 1864 que le premier navire a été construit à Saint Nazaire, le paquebot Impératrice Eugénie. Depuis se sont succédé des navires emblématiques comme le paquebot Normandie en 1935, le cuirassé Jean Bart en 1940, le paquebot France en 1961, le pétrolier Batilus de 550 000 tonnes en 1976, le paquebot Sovereign of the Seas en 1988. En 2026 sortira Orient Express Corinthian, paquebot à voiles d’un nouveau genre.
La construction d’un navire reste une aventure humaine. Même si les différentes opérations du processus sont soigneusement planifiées et leur réalisation contrôlée et validée par des Sociétés de Classification, des manifestations festives ont lieu, comme la cérémonie des pièces, insérées dans le premier bloc disposé sur la cale de montage, le baptême, en envoyant un magnum de champagne exploser contre la coque, le changement de pavillon, lorsque celui de l’armateur est hissé à la place de celui des chantiers, marquant le changement de propriété. Enfin c’est toujours avec une certaine émotion que le personnel des chantiers voit le navire partir pour sa vie opérationnelle.
Ce voyage à travers les Chantiers de l’Atlantique nous conduit à la rencontre des hommes et des femmes des différents métiers qui œuvrent sur le site. Textes et photographies rendent hommage à leur professionnalisme, sans lequel la construction de ces villes flottantes ne saurait être menée à bien.
CV(H) Gérald BONNIER
30/04/2025
Chantiers de l’Atlantique – Un voyage photographique
Photographies de Bernard Biger et textes de Véronique Couzinou
Editions de La Martinière